L'Algérie peut jouer dans la cour des grands en matière d'énergies renouvelables. C'est du moins la conviction exprimée, hier à Alger, par Brahim Benabdeslem, vice-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), lors de la rencontre du Club Energia, consacrée à la "gestion des grands projets dans les domaines de l'énergie solaire", en présence du vice-président principal, Dii Dsert Eneergy, Cornelius Matthes. M. Benabdeslem justifie ses propos par le potentiel important dont dispose l'Algérie, confirmé par le vice-président principal, Dii Desert Energy. "L'Algérie a un potentiel très important", a souligné Cornelius Matthes. L'Algérie dispose du potentiel solaire le plus élevé de la région Mena. L'Algérie dispose également d'un potentiel éolien qui n'est pas des moindres, sachant que 21 zones ont été identifiées, comme étant des régions à fort potentiel, pour une vitesse de vent allant de 5 à 9m/s (à 150 m d'altitude) réparties sur le Sud-Ouest, la région des oasis et le Sud-Est et des régions à moindre potentiel au nord-ouest et au nord-est du pays. Le vice-président du FCE estime que les énergies renouvelables permettront l'émergence de nouvelles filières industrielles et, ainsi, offrir à l'économie un levier de croissance et de création d'emplois. 30 à 45 emplois par mégawatt pourront être créés affirme Mouloud Bakli de Tell MD. Pour ce dernier, "l'Algérie est obligée d'aller vers le photovoltaïque". L'expert a indiqué que le coût du solaire photovoltaïque a considérablement baissé. En Algérie, des acteurs publics et privés se positionnent sur ce marché. Mouloud Bakli a évoqué des investissements dans la fabrication de modules, de structures métalliques, de câbles... Des investissements dans la matière première sont également engagés. L'expert a cité, entre autres, le verre photovoltaïque et la boîte de jonction. Cependant, l'état doit créer un écosystème favorable à l'émergence d'une filière industrielle des énergies renouvelables. Cet écosystème doit permettre aux PME/PMI d'investir dans l'ensemble des segments composant la chaîne de valeur des énergies renouvelables, et créer ainsi des centaines de milliers d'emplois directs. La Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) travaille actuellement sur un appel d'offres aux enchères qui concernera 120 MW. Le cahier des charges a été confié à la compagnie d'engineering de Sonelgaz (CEEG). Cependant, la représentante de la Creg s'est excusée de ne pas pourvoir de délai pour le lancement de l'appel d'offres. Néanmoins, le virage de la transition énergétique est entamé. Sonelgaz a créé, en 2013, une filiale dédiée aux énergies renouvelables et aux centrales conventionnelles des réseaux du Grand Sud (SKTM). Chahar Boulakhras, P-DG de SKTM, a indiqué que le parc actuel en énergies renouvelables est composé de 24 centrales photovoltaïques et d'une ferme éolienne. La puissance installée est estimée à 354,3 MW. "La stratégie de Sonelgaz est basée sur le principe de la domiciliation en Algérie de la fabrication des biens d'équipements", a-t-il précisé, évoquant l'intégration progressive de tous les maillons de la chaîne de valeurs (système industriel énergétique intégré depuis la fabrication des équipements, les services de construction, d'exploitation et de maintenance). Mais le plus surprenant, ce sont les actions menées par le ministère de l'Intérieur et des Collectivité locales en matière de promotion des énergies renouvelable. La facture d'électricité représente 2% à 5% du budget de fonctionnement de la commune. L'éclairage public constitue 70% la consommation d'énergie dans le patrimoine des collectivités locales. Du coup, une circulaire interministérielle stipule qu'au niveau des wilayas du Sud, tout nouveau projet d'éclairage public doit être réalisé systématiquement en utilisant la technologie photovoltaïque. Meziane Rabhi