Près de 10 000 cas, patients assurés et ayants droit, ont été pris en charge en chirurgie cardiaque, au courant de l'année 2107 par la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) dans des cliniques privées, pour un coût avoisinant 3,5 milliards de dinars. C'est ce qu'a révélé Hassan Haddam Tidjani, DG de la Cnas, hier en marge de la deuxième journée scientifique de la clinique médico-chirurgicale (CMCI) de Bou Ismaïl (Tipasa), relevant de son organisme, organisée au siège national de la Cnas à Ben Aknoun en présence de MM. Mourad Zemali et Mokhtar Hasbellaoui, respectivement ministres du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. M. Tidjani a précisé à ce titre que des conventions ont été signées avec au moins 18 cliniques privées au niveau national. Un choix que le premier responsable justifie par la volonté des pouvoirs publics de "maîtriser les coûts" à travers la réduction des prises en charge à l'étranger et, donc, la diminution des transferts de devises. C'est, en fait, l'argument avancé dans quasiment tous les secteurs en ces temps de vaches maigres, conséquence directe du déclin progressif, à partir de 2014, des recettes pétrolières. Le recours aux cliniques privées nationales aurait, selon M. Tidjani, permis un taux de réduction des cas de transferts à l'étranger estimé à "90%". Pour le premier responsable de la Cnas, le recours au privé serait sans conséquence sur la qualité des soins au vu, estime-t-il, du développement de ce secteur lequel fait également appel aux compétences étrangères dans le domaine de la chirurgie cardiaque. Ce qui semble faire défaut dans les structures sanitaires publiques, outre leur désorganisation. "Si le ministère de la Santé nous propose des structures publiques de qualité, cela ne ferait que le bonheur de la Cnas", a dit M. Tidjani, laissant entendre que le secteur public serait encore loin du compte. Ceci, non sans regretter que la CMCI de Bou Ismaïl ne peut, à elle seule, répondre à la demande. Cela d'autant plus que, selon lui, cette structure a accueilli quelque 60% de patients "non assurés". Il rappelle que 1 000 patients, entre assurés, ayants droit et non-assurés ont été pris en charge en 2017 par la CMCI. Dans sa présentation du bilan des activités de la CMCI, le ministre du Travail a, de son côté, rappelé que la prise en charge est passée de "361 patients traités en 2000 à 1 261 en 2016". M. Zemali, tout comme son collègue de la santé, Mokhtar Hasbellaoui, qui se sont contentés de leurs interventions protocolaires, ont, par ailleurs, évité les représentants des médias lesquels auront vainement fait le pied de grue. Les deux ministres semblent avoir cherché ainsi à se dérober pour ne pas avoir à s'exprimer sur l'actualité brûlante, notamment la grève des résidents pour l'un et le conflit avec les syndicats pour l'autre. Farid Abdeladim