"Nous irons vers le gaz de schiste aujourd'hui, demain ou après-demain. Ça viendra, mais de façon intelligente, programmée et planifiée", a-t-il affirmé. Le P-DG de sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, qui a animé hier un débat au Conseil de la nation, a estimé que l'Algérie sera, encore, dépendante des hydrocarbures pendant une bonne période, indiquant que pour investir dans le solaire, "il faut beaucoup d'argent". Selon lui, la transition énergétique se met en place graduellement. "C'est un travail sur le long terme", a-t-il relevé, indiquant que dans sa stratégie, Sonatrach prévoit des projets dans le solaire. "Tous nos champs sont planifiés pour être les premiers utilisateurs de l'énergie solaire", a-t-il assuré. Cependant, selon M. Ould Kaddour, l'énergie solaire ne pourra supplantée "immédiatement" les autres sources d'énergie. Sonatrach compte aussi se lancer dans l'exploitation du gaz de schiste. "C'est un potentiel que Le Bon Dieu nous a donné, je ne vois pas pourquoi nous ne l'exploiterons pas", a affirmé le P--DG de la compagnie algérienne des hydrocarbures, précisant qu'il n'a jamais dit qu'il faille le faire "immédiatement". M. Ould Kaddour a parlé d'une réflexion sur les conditions de sécurité et de protection de l'environnement permettant l'exploitation du gaz de schiste. "Nous irons vers le gaz de schiste aujourd'hui, demain ou après-demain. Ça viendra, mais de façon intelligente, programmée et planifiée", a-t-il ajouté. Parlant de la situation de sa compagnie, il soulignera qu'elle a perdu 10 000 employés durant les trois dernières années. Ces travailleurs sont partis dans le cadre de la retraite anticipée, mais pas seulement. Certains ont quitté Sonatrach, parce qu'ils ne se sentaient pas en sécurité, a affirmé Abdelmoumen Ould Kaddour, allusion aux affaires de corruption qui ont ébranlé la compagnie. "Durant les dix dernières années, Sonatrach a traversé des périodes extrêmement difficiles. Personne ne prenait de décision. Les gens à Sonatrach ont été annihilés et psychologiquement détruits", a-t-il relevé. "Si les gens restent assis sur leurs chaises sans prendre de décision, nous allons disparaître dans quelques années", a-t-il mis en garde, demandant au parlementaire de l'aider pour que Sonatrach devienne une entreprise économique et non "bureaucratique". "Il faut qu'on devienne une entreprise économique au service de l'Etat algérien", a lancé Ould Kaddour, ajoutant que la compagnie a besoin de support pour pouvoir "aller plus loin". Le P-DG de Sonatrach a également évoqué l'incapacité de celle-ci à retenir les compétences sollicitées par les compagnies étrangères. "Nous n'avons pas les capacités de les retenir", a-t-il reconnu, estimant que pour les retenir, il faut leur offrir un meilleur salaire que celui proposé par les compagnies étrangères, citant l'exemple de la Chine. Le plan de développement de Sonatrach prévoit une production d'environ 20 milliards de mètres cubes de gaz non conventionnel à l'horizon 2030. La compagnie pétrolière compte également développer la sous-traitance avec les entreprises privées et publiques algériennes. Dans ce cadre, le P-DG de Sonatrach a annoncé l'organisation, les 24 et 25 juin prochain, d'une rencontre pour présenter le plan de développement du groupe aux entreprises privées et publiques. Par ailleurs, s'agissant du rachat de la raffinerie d'Augusta en Italie, Ahmed Mazighi, conseiller du P-DG de Sonatrach, a affirmé que la raffinerie d'Augusta est capable de traiter à la fois du Sahara Blend, du Zarzaitine ainsi que du fuel résiduel issu de la raffinerie de Skikda. "Elle est classée parmi les meilleures raffineries en termes de maintenance", soutient-il, estimant "qu'une raffinerie n'a pas d'âge". M. Ahmed Mazighi a indiqué que la diligence conduite dans le cadre du processus d'acquisition a montré, sur le plan technique, que "la raffinerie est fiable à 98,7%" . Meziane Rabhi