Le président-directeur général de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour a déclaré, hier à Alger, que la stratégie de son entreprise est d'arriver à 60 milliards de dollars de revenues à l'horizon 2030, estimant qu'il est préférable que cette entreprise expose son bilan aux deux Chambres du Parlement. Devant les sénateurs, le P-dg de Sonatrach a participé, hier, à une conférence sur la transition énergétique et la diversification économique, organisée par le Conseil de la nation. Lors de cet événement, le premier responsable de la compagnie nationale des hydrocarbures a présenté le plan de travail de la Sonatrach, ses objectifs à l'horizon 2030, et les obstacles auxquelles elle s'est posée durant ces dernières années. A ce propos, disant ignorer les raisons, Ould Kaddour a affirmé que son entreprise a perdu 10.000 de ses employés durant les trois dernières années. Dans ce sens, le même responsable a estimé que «Sonatrach devrait travailler sur la base d'une stratégie claire en ce qui concerne l'embauche afin de garder ses employés pour une très longue période». En outre, il a noté que «le manque d'encouragement dans l'entreprise a fait que ses employés immigrent vers d'autres champs». S'exprimant par rapport au plan de développement de la Sonatrach, son premier responsable a expliqué que «sa nouvelle stratégie a pour objectifs de devenir parmi les top 5 au niveau mondial dans la production d'hydrocarbures». Pour arriver à ce stade, Ould Kaddour a souligné que son entreprise «augmentera la production de par l'exploitation de nouveaux chantiers au niveau national et international, et fera en sorte d'augmenter la production soit dans l'énergie pétrolière ou renouvelable, afin d'arriver à 1.3 mégawatt en énergies renouvelables». «8 milliards de pertes inconnues chaque année» Malgré l'évolution qu'a présentée le P-dg de la Sonatrach que réussit à tracer la première firme pétrolière du pays, cette dernière perd pour des raisons inconnues «8 milliards de dollars chaque année», selon Ould Kaddour. Pour pallier à ce problème, le même responsable a expliqué qu'une stratégie est en cours d'être mise en œuvre pour éviter ces pertes d'ici 2021. Au sujet de la transition énergétique de l'Algérie, dossier toujours d'actualité, le P-dg de la Sonatrach a précisé que cette opération se fera graduellement du fait que sa dépendance des hydrocarbures se poursuivra encore pour une période. D'autre part, il a avancé que l'Algérie «sera encore dépendante des hydrocarbures pour une bonne période. Nous souhaitons investir dans le solaire, mais cela nécessite beaucoup d'argent. J'aimerai bien savoir où nous pourrions avoir cet argent.» Pour l'instant, a-t-il précisé «Sonatrach est en train de le faire (pour le solaire) graduellement. C'est un travail sur le long terme», rappelant que la compagnie qu'il dirige dispose, tel qu'il est relevé dans le cadre de sa stratégie de développement pour la période 2020/2030, d'un potentiel de 1,6 Gigawatt-heure qu'elle a commencé à développer. A ce propos, il a affirmé que Sonatrach prévoyait d'alimenter en électricité l'ensemble de ses champs et installations à partir du solaire : «Nous avons planifié pour être les premiers utilisateurs d'énergie solaire au niveau national. Cette action est dans nos plans. Il n'y a pas de doute dans cela mais elle (énergie solaire) ne pourra pas supplanter à court et moyen termes les autres sources d'énergie (fossiles).» Concernant le gaz de schiste, le P-dg de Sonatrach a soutenu que «c'est un potentiel que Dieu nous a donné. Je ne vois pas pourquoi nous ne l'utiliserons pas. Mais nous n'avons jamais dit que nous allons l'utiliser maintenant.» A cet effet, Sonatrach est en cours de réflexion pour réunir les conditions permettant une exploitation de ce gaz non conventionnel «en sécurité et dans le respect de l'environnement et surtout avec la protection de la santé humaine», a-t-il assuré. «Nous irons vers le gaz de schiste aujourd'hui, demain ou après-demain», a-t-il affirmé.