À la fin du rassemblement, le collectif s'est rendu au cabinet du wali pour lui transmettre son appel à la solidarité avec Ali-Yahia. À l'appel du collectif de soutien à Abdennour Ali-Yahia, des dizaines de personnes ont observé, hier, devant le siège de la wilaya de Béjaïa, un rassemblement de solidarité avec ce vieux militant des droits de l'Homme, frappé du déni d'accéder à l'achat du logement qu'il occupe depuis 1962. Des animateurs associatifs, des syndicalistes, des animateurs du café littéraire de Béjaïa, des membres de Laddh, des élus, dont les deux députés, Atmane Mazouz et Mme Nora Ouali, et cadres du RCD, le responsable local de l'UDS, le comité national de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques et le collectif El-Hachemi-Cherif ont tous répondu présent à ce rassemblement. Devant le siège de la wilaya, une prise de parole a été organisée. "Nous sommes ici en guise de solidarité et pour dénoncer le harcèlement dont est victime Abdennour Ali-Yahia au crépuscule de sa vie. Il est de notre devoir d'être ici par respect pour tout ce qu'il a donné aux droits humains. Aujourd'hui, la mobilisation s'organise. Nous sommes en droit de le soutenir car il nous a soutenus", déclare M. Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme. Lui succédant, l'avocat Boubakeur Hamaïli s'élève contre "ces pratiques occultes de l'administration" et "dénonce cette justice du sous-sol". Pour Kader Sadji, du café littéraire de Béjaïa, tout en apportant le soutien indéfectible du café littéraire à Me Ali-Yahia, il a invité les initiateurs de cette action a élargir le collectif pour "la création d'une coordination nationale de solidarité avec cet infatigable militant des droits de l'Homme dans la perspective d'autres rassemblements d'envergure". Intervenant à son tour, Mourad Bouzidi, porte-parole du comité national de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, a affirmé qu'"au nom du comité national de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, j'apporte notre soutien indéfectible à Dda Abdennour et dénoncer énergiquement le déni de droit qui le frappe pour accéder à l'achat de son logement. C'est un homme qui a consacré toute sa vie à la défense des droits humains et qui a su dépasser les clivages", avant d'appeler, lui aussi, à l'ouverture de ce collectif "à toutes les couches de la société pour une large mobilisation de solidarité avec Ali Yahia". Le parlementaire du RCD, Atmane Mazouz, souligne avec force dans son intervention qu'"il faut qu'on se mobilise contre ces attaques qui visent des repères à l'image d'Ali-Yahia. Il a été toujours du côté des opprimés et aujourd'hui c'est à nous d'être à ses côtés. Nous lui disons que ton combat est le nôtre aussi". Et de lancer un appel pour "créer un rapport de force contre toutes ces attaques". L'animateur du mouvement associatif de la cité CNS, Yanis Adjlia, a qualifié "ces harcèlements du pouvoir contre Ali-Yahia de crime contre un homme qui lutte depuis 70 ans à défendre ses concitoyens sans contrepartie". "Je lance un cri de détresse contre ce pouvoir maffieux et assassin. Mettons de côté nos divergences et agissons ensemble contre ce déni de justice dont est victime Me Ali-Yahia", déclare le syndicaliste du Satef, Nabil Ferguenis, avant de céder la parole à M. Zaïdi, responsable local de l'UDS, qui, comme ses prédécesseurs intervenants, n'a pas manqué "d'apporter le soutien de son parti à Abdennour Ali-Yahia dans ce déni de justice". À l'issue de ce rassemblement, le collectif de soutien à Ali-Yahia s'est rendu au cabinet du wali pour lui transmettre son appel à la solidarité avec Ali-Yahia et dans lequel il est souligné que "tous les locataires de l'immeuble Lutécia sis au 3 boulevard Bougara ont été régularisés à l'exception d'Abdennour Ali-Yahia". L. OUBIRA