Des syndicalistes de Transbois, Sonatrach, de l'éducation, du Snapap, de l'Ugta et du Satef ainsi que les militants du PST expriment leur solidarité. Affaiblis physiquement après 15 jours de grève de la faim, les 16 grévistes, encouragés par un élan de solidarité sans précédent, restent déterminés et surtout décidés à aller jusqu'au bout. C'est à un rassemblement imposant qu'a eu droit le patron du groupe Cevital, premier importateur de sucre et d'huiles brutes. Irrité par le mutisme, voire le mépris affiché par ledit patron, les personnes solidaires des 16 travailleurs grévistes de la faim, qui étaient nombreux hier à se rassembler devant la rentrée principale du complexe, n'ont pas hésité à bloquer l'accès à l'usine pour alerter le patron de Cevital sur la nature des futures actions. «Si nous avons agi jusque-là par des actions pacifiques, c'est parce que nous n'avons rien contre le groupe Cevital, mais nous soutenons plutôt nos camarades grévistes dans leur action. M.Rebrab doit savoir que nous ne reculerons pas et nous reviendrons à chaque fois sur les lieux avec plus de détermination jusqu'à la réintégration des travailleurs licenciés dans leur poste de travail initial. S'il continue à se confiner dans son mutisme, nous passerons à un autre stade: un sit-in interrompu quotidiennement en bloquant l'accès au complexe», nous déclare un membre du collectif de soutien. En effet, ils se sont rendus en force, syndicalistes de Cogeb, de Transbois, de Sonatrach, de l'Erinav, de l'éducation, du Snapap, de l'Ugta, du Satef, le comité des chômeurs, le Collectif des amis du livre, le Café littéraire, l'Association des femmes cadre (Afac), le RAJ, les militants du PST, les deux fractions de la Ligue des droits de l'homme, entre autres, mais aussi beaucoup de citoyens à titre individuel. Loin de toute récupération politique ou plutôt électoraliste, cette énième action de solidarité intervient à la veille du scrutin législatif d'aujourd'hui 10 mai. Un seul mot d'ordre: la réintégration des travailleurs licenciés dans leur poste de travail. Les activistes du RAJ (Rassemblement action jeunesse) ont sillonné les ruelles de Béjaïa avant de gagner le lieu du rassemblement avec des slogans clairs: «Pour la liberté syndicale, pour les droits sociaux, non à la hogra....». Après 15 jours de grève de la faim, les 16 grévistes restent déterminés et surtout décidés à aller jusqu'au bout. Issad Rebrab semble dans l'impasse. Quelle sera sa réaction après s'être mis à dos toute la société civile béjaouie? Ce scandale que le patron de Cevital aurait pu éviter s'il avait agi avec prudence, défraie désormais la chronique non pas dans la capitale des Hammadites mais aussi ailleurs, sur le territoire national, voire au plan international à travers les réseaux sociaux sur la Toile. Dépourvus de moyens de lutte: un conseil syndical, un droit constitutionnel, depuis la création du groupe en 1998, les travailleurs du groupe Cevital relevant du complexe agroalimentaire de Béjaïa se disent «privés de leur droit le plus fondamental», à savoir, celui relatif à l'exercice syndical par l'installation d'un conseil syndical pour mieux s'organiser à même de faire entendre leurs revendications et défendre leurs causes auprès de leur administration, conformément à la loi 90-14 régissant l'exercice du droit syndical. En outre, d'autres actions, plus musclées, sont à l'ordre du jour du collectif de soutien qui compte organiser une large action de solidarité à partir de samedi prochain. De son côté, le comité des étudiants de l'université de Béjaïa prépare une grande marche pour le début de la semaine prochaine.