Nouvelle et ultime étape dans l'histoire de l'humanité, dans la grotte de Hirâ', probablement la veille du 27e jour de Ramadhan, est apparu au Prophète, ruyya al ssaliha, avec fulgurance et clarté, l'être grandiose, l'archange Gabriel (Jibrîl en arabe). Ce fut le premier miracle de la Révélation (al-wahy), acte surnaturel, extraordinaire, intrusion de l'Absolu dans le temps des hommes. L'archange est descendu de l'au-delà, sur ordre divin, pour lui annoncer la Parole divine, coranique, adressée à toute l'humanité, valable pour tous les temps et tous les lieux. Il s'agissait d'adorer Dieu Seul et de vivre ensemble en vérité. Quelques années plus tard, il effectuera le Voyage nocturne El Isra et al Miraj, ascension miraculeuse dans l'au-delà, d'où le Prophète ramena l'ordre de prier cinq fois par jour. Le Prophète (sws) affirme : «La prière rituelle est une lumière, l'aumône une preuve, la patience un éclat lumineux, et le Coran un argument en ta faveur ou contre toi », la patience est liée au jeûne. Prier et jeûner sont liés. Muslim et Bukhârî rapportent un hadîth de l'Envoyé : « Lorsque Ramadhan arrive, les portes du Paradis sont grandes ouvertes et celles du Feu fermées, tandis que les démons sont enchaînés». Une autre tradition ajoute : «Chaque nuit du mois de Ramadhan, une voix retentit : "Toi qui recherches le bien, profites-en, et toi qui recherches le mal, abstiens-toi !». Le Coran précise : « Ô vous qui croyez, le jeûne vous a été prescrit comme à ceux qui vous ont précédés » (2 : 183). Muslim rapporte cette autre parole du Prophète (sws) : «Dieu dit : "Tout acte du Fils d'Adam lui appartient à l'exception du jeûne, car celui-ci est à Moi." Le jeûne est un bouclier. En état de jeûne abstenez-vous ce jour-là de propos indécents et de cris. Si quelqu'un vous insulte ou s'en prend à vous, dites : "Je suis un homme qui jeûne, je suis jeûneur." Par Celui qui tient l'âme de Muhammad en Sa Main, en vérité, l'haleine qui sort de la bouche du jeûneur sera plus parfumée pour Dieu, au Jour de la Résurrection, que le parfum du musc. Deux joies appartiennent au jeûneur : quand il rompt son jeûne, il se réjouit de sa rupture, bi-fitri-hi, et quand il rencontre son Seigneur, il se réjouit de son jeûne, bi-sawmi-hi ». Un compagnon du Prophète (sws) rapporte un fait significatif : « Je m'approchai de l'Envoyé et lui dis : "Donne-moi un ordre que je prendrai directement de toi !" Il répondit : "Adonne-toi au jeûne, car il n'a pas de semblable. » Dans ce sens allégorique, le Coran à propos de Dieu précise : laysa ka-mithli-Hi shay'un, « rien ne Lui est semblable » (42 -11). La tradition prophétique rapporte que Dieu réserve dans le Paradis une porte pour les jeûneurs, dénommée al-Rayyân. C'est un privilège considéré comme sans pareil. La tradition rapporte que sur le fond, le jeûne signifie abstinence, imsâk, et exaltation, rif‘a, pour l'élévation, parce qu'il humanise et élève en degrés. M. C.