Le gouvernement presse l'Aniref (Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière) d'accélérer les choses et d'apporter une solution rapide et efficace aux problèmes fonciers. L'Aniref tient deux fers au feu : elle vient de procéder au transfert des dossiers techniques de 43 zones industrielles aux walis concernés et de relancer les chantiers de réalisation de sept nouvelles zones industrielles dont les travaux ont connu quelques ratés de départ. L'Aniref a d'ailleurs entamé progressivement la signature des ordres de services (ODS) de reprise des travaux pour les sept zones en question (Ksar El-Boukhari/Médéa, Larbaâtache/Boumerdès, Ouled Bendamou/Tlemcen, Aïn Oussera/Djelfa, (El-Kseur/Béjaïa, Oued Nechou/Ghardaïa et enfin Sidi Bel-Abbès). Le gouvernement a, sur un autre plan, engagé les procédures financières nécessaires à la réalisation de 41 nouvelles zones industrielles totalisant plus de 8 000 ha à travers 34 wilayas du nord et du sud du pays. À ce titre, 30 zones industrielles ont bénéficié d'une dotation financière globale de 99 milliards de DA pour le lancement immédiat de leur réalisation qui sera parachevée en 2019. Parallèlement, 11 projets de zones industrielles se sont vu allouer un montant global de 620 millions de DA pour l'élaboration des études, étape qui sera suivie du lancement de leur réalisation avec une dotation financière appropriée. L'Exécutif tente ainsi de rattraper son retard en matière foncière et de calmer les inquiétudes exprimées par des porteurs de projets qui ont du mal à trouver du terrain pour s'installer dans certaines régions. Il faut dire que l'effort fourni ces dernières années en vue d'assainir le foncier a été vain. Et l'évaluation faite récemment de la situation des zones industrielles et des zones d'activités, réalisée par les soins du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de celui de l'Industrie et des Mines, le confirme. Elle fait ressortir l'existence de 11 600 ha de réserves foncières destinées à l'investissement en situation de non-exploitation, dont 13 977 parcelles couvrant une superficie de 5 530 ha non attribuées, se composant de 2 773 ha dans les zones industrielles et de 2 757 ha dans les zones d'activité. Cette évaluation fait également ressortir l'existence de 15 140 parcelles destinées à l'investissement, attribuées mais non exploitées, couvrant une superficie de 6 132 ha réparties entre 3 183 ha de zones industrielles et 2 949 ha de zones d'activités. Que du gâchis ! La question foncière, ajoutée à d'autres obstacles à l'investissement, fait que l'Algérie est toujours dans les tréfonds du classement Doing Business de la Banque mondiale, qui analyse l'environnement des affaires chaque année dans 190 pays. Le dernier rapport en date indique que l'Algérie se classe 166e, soit un recul de 10 places par rapport au classement précédent. La lanterne rouge n'est cependant pas une fatalité inéluctable. Elle est due à de mauvaises politiques. Youcef Salami