L'Algérie détiendrait les troisièmes réserves mondiales de gaz de schiste techniquement récupérables, relève un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), sur les avantages et les inconvénients autour du gaz de schiste. Au 24 septembre 2015, le rapport l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) estimait les ressources techniquement récupérables mondiales de gaz de schiste à environ 7 566,6 milliers de milliards de pieds cubes (soit environ 214,5 milliers de milliards de mètres cubes). Ceci représentait environ 61 ans de la consommation mondiale au rythme de 2016. Selon ces données, les dix premiers pays détenteurs de RTR de gaz de schiste par ordre décroissant étaient la Chine, l'Argentine, l'Algérie, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, l'Australie, l'Afrique du Sud, la Fédération de Russie et le Brésil. Ensemble, ces Etats représentaient environ les trois quarts des ressources techniquement récupérables mondiales. Selon l'EIA, deux pays posséderaient potentiellement des ressources de gaz de schiste en Afrique, à savoir l'Algérie, avec 707 trillions de pieds cubes (9,3% de réserves mondiales techniquement récupérables), et l'Afrique du Sud, avec 390 trillions de pieds cubes (5,1% de réserves mondiales techniquement récupérables). "L'Algérie représenterait plus de la moitié des réserves mondiales techniquement récupérables en Afrique", souligne le rapport qui relève que "le bouquet énergétique du pays repose essentiellement sur les énergies fossiles, le pétrole brut et le gaz naturel comptant pour 99,6% de celui-ci sur l'année 2016", relève la Cnuced. Du fait du déclin naturel de ces gisements d'hydrocarbures, l'Algérie a montré un intérêt grandissant pour ses ressources d'hydrocarbures non conventionnels, qui se répartissent au sein de trois bassins principaux, à savoir Ghadamès, Timimoun et Reggane, et qui renfermeraient respectivement 40, 22 et 17% de ses ressources en gaz de schiste. Le premier test de forage exploratoire a été approuvé en 2014. "Toutefois, celui-ci a été rapidement suspendu à la suite de la mobilisation générale des populations locales", relève la Cnuced, indiquant qu'en octobre 2017, les autorités ont décidé de reconsidérer la possibilité d'autoriser la reprise des opérations par Sonatrach. "Toutefois, de nombreux obstacles demeurent, tels que le manque d'infrastructures adaptées, de connaissances et de compétences spécifiques, ainsi que de services d'appui et d'équipements adaptés. L'opposition des populations locales aux projets de gaz de schiste ainsi que les questions de sécurité dans les régions où sont situés les dépôts pourraient également constituer des freins sérieux au développement de ces activités", estime la Cnuced. Le rapport, édition spéciale de la série de la Cnuced "Coup d'œil sur les produits de base", a pour objectif de fournir aux décideurs politiques et aux autres intervenants une approche impartiale sur le gaz de schiste et la fracturation hydraulique. Meziane Rabhi