Le prénom masculin Rochdi est une variante de Rachid, qui, lui, fait partie de la nomenclature traditionnelle algérienne. Il provient ainsi que Rachid, du verbe rachada, signifie "suivre, montrer le bon chemin, la bonne direction, diriger quelqu'un, le guider, lui éviter de s'égarer, de faire des erreurs". Rochdi, lui-même, a le sens de "marche en ligne droite, manière d'agir conforme à la morale, à la religion". Il connaît des variantes : Rached, Irchad et des pendants féminins : Ruchdiya, Irchad... On citera ici comme personnage connu, l'auteur algérien de langue kabyle Rachid Aliche, né en 1953, dans la wilaya de Tizi Ouzou, mort à Alger en 2008. Dès l'ouverture du champ politique en Algérie en 1988, il allait investir le domaine de la production en berbère : enseignement, écriture, production radiophonique... Il assura des cours d'initiation à la transcription du berbère, à la Faculté centrale de l'université d'Alger et celle de Bouzaréah, il produisit, entre 1990 et 1999, plusieurs émissions radiophoniques sur la chaîne d'expression kabyle de la Radio algérienne : émissions enfantines, culturelles, littéraires, jeux... Pour lui, tout était bon pour revivifier une langue longtemps méprisée. Il fallait non seulement perpétuer les savoirs issus de la tradition (proverbes, énigmes, contes), mais s'ouvrir à la modernité. Le HCA (Haut Comité à l'amazighité, instance gouvernementale chargée de la promotion de la langue berbère) le sollicita pour encadrer le stage destiné à la première formation d'enseignants en langue berbère. En dehors de son action militante, l'apport de Rachid Aliche à l'évolution de la littérature berbère d'expression kabyle est encore plus significatif : il en ouvrit une nouvelle ère, en publiant, en 1981, le premier roman dans cette langue, Asfel, le sortilège, qu'il fit suivre, en 1986, d'un autre roman, Faffa, aux mêmes éditions. On lui doit aussi une pièce de théâtre, Tasinfunit, la symphonie, publié dans la revue Awal, 1988, un manuel d'initiation à tamazight, une cassette audio, accompagnée d'un livret de chants, destinés aux enfants, ainsi que des textes de critiques littéraires, parus dans divers journaux algériens. M. A. Haddadou [email protected]