L'Algérie enregistre annuellement plus de 6 000 enfants victimes de tous types d'agressions et près de 4 000 autres en danger moral. L'Etat algérien a consenti beaucoup d'efforts en matière de promotion et de protection de l'enfant, à se fier à l'organisation non-gouvernementale (ONG) britannique Save the Children (sauvez les enfants), qui a publié, ce week-end, son rapport mondial intitulé "Les multiples visages de l'exclusion" qui a touché 175 pays. Ce document rendu public à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance a, en effet, classé l'Algérie à la 65e place en termes de prise en charge des besoins de l'enfant, notamment la nutrition, la lutte contre la violence, l'éducation, l'intégration et l'épanouissement. Selon ledit rapport, l'Algérie est classée parmi les pays où les enfants sont le moins confrontés aux risques, affirmant que "plus de 1,2 milliard d'enfants dans le monde, soit plus d'un sur deux enfants, notamment en Afrique, sont menacés par la pauvreté, la discrimination ou encore les conflits, d'une part, et que 240 millions d'enfants vivent dans des pays en guerre". Et si le Singapour et la Slovénie sont les deux pays les mieux classés, devant la Norvège, la Suède et la Finlande, cette ONG déplore, encore une fois, que le bas du tableau soit toujours occupé par 10 pays du continent noir, dont le Niger classé à la 175e et dernière position. Cela étant dit, les grandes puissances, à l'image des Etats-Unis (36e place), la Russie (37e place) et la Chine (40e place) arrivent derrière tous les pays d'Europe occidentale dans ce classement, malgré, précise l'ONG, "leur puissance économique, militaire et technologique". Autre source de violence qui épargne l'Algérie, mais qui touche 20 pays dans le monde, comme la Somalie, l'Afghanistan, le Yémen ou le Soudan du Sud, "les préjugés sexistes qui touchent 575 millions de filles". Face à cette situation dégradante, Save the Children a interpellé les gouvernements du monde à faire preuve de diligence et à mener "une action urgente (...) sans cela, les promesses faites par tous les pays à l'ONU en 2015 de permettre à chaque enfant de vivre, d'apprendre et d'être protégé ne seront pas tenues". En ce sens, l'Algérie poursuit actuellement ses efforts pour le parachèvement de la promulgation des textes d'application issus de la loi 12-15 du 15 juillet 2015, relative à la protection de l'enfant, notamment les aspects qui devront régir les centres de protection des enfants en détresse et les services d'action éducative en milieu ouvert pour renforcer la protection et la promotion de l'enfance. L'objectif est d'arriver à instaurer durablement d'un nouveau plan d'action national sur la protection de l'enfant et son bien-être, le gouvernement algérien est tenu de garantir la protection des droits des enfants sans famille et d'épargner cette frange vulnérable de la déperdition scolaire, des exploitations abusives sur le marché informel et la contrebande, des fléaux sociaux et des phénomènes émergents sur le cyberespace. Si les chiffres avancés par les pouvoirs publics et ceux avancés par la société civile diffèrent, il n'en demeure pas moins que l'Algérie a encore du chemin à faire quand on sait que plus de 64 000 enfants sont nés sous X et que l'exploitation sur le marché noir touche plus de 200 000 enfants âgés entre 6 et 18 ans. La déperdition scolaire étant un facteur majeur de cet état de fait déplorable, l'Algérie enregistre annuellement plus de 6 000 enfants victimes de tous types d'agressions et près de 4 000 autres en danger moral. En milieu rural, la situation est encore plus inquiétante. Raison pour laquelle il a été créé une Délégation nationale pour la protection de l'enfant, rattachée au Premier ministère, le lancement par la Sûreté nationale de 50 cellules d'écoute et de prise en charge des enfants en danger et la création de brigades de prise en charge des mineurs dans chaque wilaya par la Gendarmerie nationale. FARID BELGACEM