Le Prophète (sws) compare la Tradition spirituelle universelle à un édifice auquel manquait une pierre pour être achevé, il est cette pierre clef de voûte. Le Prophète respectait le pluralisme et notamment les "gens du Livre", cela est prouvé par nombre de ses dires et actes. À Médine, il a reçu une délégation de Chrétiens de la région de Najran avec beaucoup d'égards. Rencontre que tous les historiens, musulmans et non musulmans, rapportent. La Sira d'Ibn Hicham, chronique sur la vie du Prophète, les historiens rapportent qu'au cours de la dixième année suivant l'Hégire (l'an 630-31) une délégation de près d'une centaine de chrétiens, dont quatorze notables et évêques, établis dans la communauté de Najran à quelque six cent kilomètres de Médine, a rendu visite au Prophète pour négocier les conditions de leur coexistence avec la communauté musulmane. Le Prophète (sws) les a bien accueillis. Il leur accorda sa protection et leur a offert l'hospitalité, notamment pour prier dans sa mosquée. Les dignitaires chrétiens acceptèrent, touchés par l'accueil. Cependant, après les trois jours de débats francs, ils refusèrent de prêter serment devant Dieu, mubâhala, l'ordalie, comme leur a proposé le Prophète (sws). L'ordalie consistait à soumettre les plaidants à une épreuve dont l'issue est déterminée par Dieu, pris comme témoin, pour désigner la version bien fondée. Malgré leur refus de jurer, un pacte de protection leur fut accordé. En plus du pacte conclu entre les deux parties, le Prophète (sws) promulgua un décret. Il garantit aux chrétiens de Najran la sécurité de leurs personnes et biens, la liberté de culte et l'autonomie de leurs juridictions et institutions. Ainsi que la possibilité de s'adresser aux tribunaux musulmans. Avec comme compensations, la reconnaissance de l'autorité politique musulmane, le paiement de l'impôt, l'octroi de l'aide et de l'hospitalité aux musulmans de passages et l'interdiction de pratiquer l'usure, la riba. Ce cadre juridique et éthique, dénommé "l'Edit de Mohammed", est devenu un modèle de relations conviviales et équitables entre les communautés. Les autorités musulmanes à travers le monde avaient admis et toléré d'importantes minorités, protégés par des textes inviolables. La tradition rapporte qu'un jour face à un cortège funèbre d'un juif, le Prophète (sws) en signe de respect et de compassion se leva. Ses compagnons firent de même, l'un deux fit remarquer que c'était un non-musulman, le Prophète (sws) répondit solennellement : "N'est-ce pas une âme ?" Les premiers califes compagnons du Prophète, comme rapporté par Tabari et Ibn Hicham ordonnaient de respecter les adeptes des autres religions s'ils ne sont pas hostiles. M. C.