Des travailleurs du groupe médiatique du groupe Haddad ont organisé, hier matin, un sit-in devant le siège de leur entreprise sise à Saïd-Hamdine, à Alger. Ils ont protesté contre le non-paiement de leurs salaires depuis plus de trois mois. Les responsables du groupe médiatique ont promis de "régler le problème" au courant de la semaine. Cela fait donc plus de trois mois que les salariés de l'entreprise Temps nouveaux, la filiale médiatique du groupe Haddad, qui comprend notamment deux journaux et deux chaînes de télévisions (Dzaïr TV et Dzaïr News), ne perçoivent plus leurs salaires. "Nous entamons notre quatrième mois sans salaires. Et la direction ne veut rien entendre", indique un journaliste du groupe qui rappelle que "cette situation dure depuis 18 mois". Pendant ce temps, les salariés se sont contentés d'alerter la direction de l'entreprise. En vain. Mais la coupe étant visiblement pleine, ils ont décidé de passer à l'acte. Une partie des salariés, notamment ceux issus des services techniques de la chaîne de télévision, ont observé un sit-in. Pour tenter de contenir la situation, le n°2 du groupe, Rebouh Haddad, s'est déplacé sur les lieux de la protestation pour discuter avec les salariés. Il a promis de "verser un salaire dans les prochains jours". Une décision qui semble calmer les salariés. Du côté de la direction de l'entreprise, on tente de minimiser le problème. "Il n'y a pas plus de deux mois de retard dans les salaires. Certains sont même payés à temps", indique-t-on. Les responsables de l'entreprise tentent d'expliquer que leur groupe fait "face à des difficultés financières comme toutes les entreprises médiatiques" du pays. Mais les salariés doutent de cette version. "L'argument ne tient pas puisque les chaînes de télévision regorgent de spots publicitaires", objecte un journaliste. La crise que vit la filiale médiatique du groupe Haddad a poussé les responsables à procéder à des compressions d'effectifs. Pour faire des économies, les rédactions des deux chaînes de télévision ont été jumelées en décembre dernier. Ali Boukhlef