Quelques jours après son adoption par le Conseil des ministres, le projet de loi organique relatif à l'académie algérienne de langue amazighe a atterri entre les mains des députés. Nous en avons obtenu une copie. Le projet de loi définit, en gros, les missions de la future académie qui est chargée avant tout de "consacrer tamazight comme langue officielle". Dans l'exposé des motifs, les rédacteurs du document expliquent que l'institution est chargée "de recueillir le corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variétés linguistiques, d'établir la normalisation de la langue amazighe à tous les niveaux de description, d'analyse linguistique, d'élaborer et d'éditer un dictionnaire référentiel de la langue amazighe". Le document mis entre les mains des députés précise que l'académie aura également à mener "des recherches dans tous les domaines de la promotion de la langue amazighe, à travers la codification et la standardisation de la langue sur la base de l'ancrage social et de la dynamique culturelle dans toutes ses variétés par une approche convergente". Comme indiqué dans le récent communiqué du Conseil des ministres, les membres de l'académie algérienne de langue amazighe "sont choisis parmi les experts et compétences avérées dans les domaines des sciences du langage en rapport avec la langue amazighe et les sciences connexes". "Ils doivent jouir de la nationalité algérienne et justifier d'un niveau universitaire", ajoute le projet de loi. Comme pour balayer les accusations du caractère "politique" de l'institution, le projet de loi précise, dans l'exposé des motifs, que la "composante de cette institution, au profil exclusivement scientifique, garantit son statut d'autorité de référence en la matière, conférant ainsi à ses travaux un caractère académique, neutre et impartial basé sur l'apport d'experts et des compétences scientifiques avérées". En plus du président, que doit choisir le président de la République, le texte prévoit d'autres organes à la future académie de langue amazighe. Il s'agit notamment du "Conseil de l'académie", composé de l'ensemble de "50 membres tout au plus". Le Conseil se réunit tous les 4 mois, précise le texte. Il est considéré comme l'instance suprême de l'académie. En plus du Conseil, l'académie algérienne de langue amazighe sera dotée d'un bureau dont les 6 membres sont "élus par leurs pairs pour un mandat de deux ans". Comme pour les autres institutions publiques, l'académie algérienne de langue amazighe sera dotée d'un secrétariat dont le secrétaire général sera nommé par décret présidentiel. Le projet de loi sera soumis au débat le 20 juin prochain. Son adoption est programmée pour le 28 du même mois. Ali Boukhlef