La prolifération des moustiques est devenue un véritable casse-tête et une obsession pour la population, mais l'opération qui devait être exécutée sur une période de 4 mois (de janvier à avril) a été carrément zappée. À Berrahal, une commune située à 30 km à l'ouest de Annaba, les revendeurs des moustiquaires et d'insecticides semblent avoir de beaux jours devant eux et pour longtemps. Les raisons : la campagne de démoustication n'a pas vu le jour. Ainsi, les autorités de l'antique Aïn Mokra, réputée pour le calvaire phénoménal des moustiques, ont failli de nouveau à leur mission. Tout simplement, les responsables n'ont pas jugé utile de lancer la campagne de démoustication, à la grande déception des populations locales. Même les ouvriers en charge de désherbage et de l'assainissement ont été mis à la disposition des mosquées, dont la mission est la distribution de l'eau minérale aux fidèles lors de la prière des tarawih. Pour beaucoup, c'est une nouvelle saison estivale qui s'annonce déjà ratée et les populations locales passeront un été des plus désagréables, tant les facteurs de prolifération du fléau sont nombreux et les moyens, aussi bien humains que matériels, sont pratiquement inexistants. L'opération de démoustication, qui devrait être exécutée chaque année durant une période de 4 mois (de janvier à avril), a été carrément négligée. Du côté de l'APC, l'on tente de justifier cette "débâcle" ou manque de savoir-faire par l'indisponibilité des produits chimiques. Des techniciens en la matière estiment qu'aujourd'hui il est déjà trop tard pour le lancement de cette campagne, tant la période favorable à la reproduction des moustiques a été largement dépassée. La misère des moustiques est devenue ainsi un véritable casse-tête et une obsession pour la population locale tout au long de l'année, y compris en hiver, en raison des dizaines de caves d'immeubles inondées et non traitées et de sa position très proche d'une zone marécageuse. Pour s'enquérir de la gravité de la question, il suffit de faire une balade avant le coucher du soleil du côté des abords du lac Fatzara, une dépression qui englobe trois communes (Berrahal, El-Eulma et Chorfa), pour voir de visu des nuées de moustiques, tels des nuages noirs, qui commencent à se manifester avant de prendre la destination des grandes agglomérations. Dans le passé, de grands moyens ont été utilisés et différents techniques et produits testés, sans pour autant arriver à trouver la bonne formule pour débarrasser la Coquette en général de ce phénomène qui semble être intraitable. Pour rappel, on avait même, durant les années 1980 et en 2002, opté, afin de remédier au phénomène de la prolifération non-stop des insectes nuisibles, pour l'introduction de l'ennemi juré des moustiques, à savoir le gambusia, petit poisson vivipare originaire d'Amérique du Nord qui "bouffe" les larves de moustiques. Celui-ci a été bel et bien largué dans les oueds et régions marécageuses dans le but de détruire les larves, mais cette expérience a complètement échoué, car la durée de vie de ce poisson a été très courte, en raison d'autres prédateurs autrement plus féroces : les grenouilles, serpents et surtout l'homme. B. BADIS