La ville de Berrahal, 30 km à l'ouest de Annaba, passera-t-elle une saison estivale sans moustiques ? Nullement, tant les facteurs de prolifération de ce fléau sont nombreux et les moyens, aussi bien humains que matériels, pratiquement inexistants. Autrement dit, les vendeurs de moustiquaires et autres insecticides ont de beaux jours, et pour longtemps, devant eux, non seulement à Berrahal, mais aussi à travers toutes les communes de la wilaya. Aujourd'hui, les moustiques sont à l'origine du calvaire que vivent les habitants au quotidien, non seulement par temps chaud, mais également en hiver, en raison des dizaines de caves d'immeubles inondées et non traitées. La présence de marécages est un autre facteur favorisant la prolifération de ces indus insectes. Pour constater la gravité de la situation, il suffit de faire un tour avant le coucher du soleil du côté des zones marécageuses de Sidi Salem et du lac « Fezara », dépression qui englobe 3 communes (Berrahal, El Eulma et Chorfa), pour voir des nuées de moustiques, tel l'escadron noir, qui commencent à se déployer en direction des grandes agglomérations. D'habitude, les opérations de démoustication sont lancées régulièrement, chaque mois de mars. Pour cette année, point de réaction et de répondant de la part des services concernés, au grand dam des habitants. Dans le passé, de grands moyens ont été utilisés et différentes techniques et produits testés, sans pour autant arriver à trouver la bonne formule pour débarrasser définitivement la Coquette de ce fléau. Pour rappel, afin de remédier à la prolifération non-stop des insectes nuisibles, on a opté, durant les années 1980 et en 2002, pour l'introduction de l'ennemi juré des moustiques, à savoir le Gambusia ;c'est un petit poisson vivipare originaire d'Amérique du nord, qui se nourrit, insatiablement, de larves de moustiques. Effectivement, celui-ci a été bel et bien largué dans les oueds et autres régions marécageuses dans le but d'éradiquer ces diptères, mais sans résultats probants, la durée de vie de ce poisson étant apparemment très courte en raison de la présence d'autres prédateurs plus féroces, notamment les grenouilles, les serpents et surtout l'homme.