La production de brut des pays de l'Organisation des producteurs exportateurs de pétrole (Opep) est repartie légèrement à la hausse au mois de mai, selon un rapport de l'Organisation viennoise publié hier. Elle a été tirée vers le haut par l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak et l'Algérie. Mais il ne faut pas y voir une entorse à l'accord signé fin 2016 entre l'Opep et 11 pays qui lui sont extérieurs. Explications : les rédacteurs de ce rapport, citant des sources secondaires, relèvent que la production algérienne de pétrole, par exemple, est passée de 992 000 barils/jour au mois d'avril à 1,031 million de barils/jour au mois de mai dernier, alors que son quota est fixé dans le cadre de cet accord à 1,039 million de barils/jour. On constate ainsi qu'elle n'a pas dépassé son quota. Quant à la production saoudienne, elle est passée de 9,901 millions de barils/jour à 9,987 millions de barils/jour. Son quota a été établi à 10,058 millions de barils/jour. Tous les membres réunis de l'Opep ont pompé 31,87 millions de barils par jour (mbj) en mai, une augmentation de 35 400 barils par jour par rapport à avril, selon des sources indirectes rapportées par l'organisation dans son rapport mensuel. Ils sont dans les clous, la réduction endossée par l'Opep se situant à 1,2 million de barils par jour et le total de l'offre pétrolière de l'Opep ne dépassant pas les 32 millions de barils par jour. La Russie a, pour sa part, maintenu inchangée sa production d'hydrocarbures liquides (pétrole brut et gaz naturel liquéfié) en mai par rapport à avril et mars, selon le rapport dont il est question. L'agence russe Interfax, citant une source ayant connaissance de ces données, avait affirmé, lundi dernier, que la Fédération de Russie avait modéré ses efforts et dépassé son quota de production sur la première semaine de juin. Des producteurs membres ou non de l'Opep "n'ont pas respecté les objectifs" fixés, avait déploré l'Irak dans la foulée, sans en donner des détails. En tout cas, les pays Opep et non-Opep vont se réunir le 22 juin prochain à Vienne pour discuter de l'évolution du marché. Et, il est fort probable qu'ils vont, à la faveur de cette rencontre, geler l'accord de limitation de la production. L'Arabie saoudite et la Russie poussent vers la suspension de l'accord. En attendant, les cours du brut continent de fluctuer, alternant hausse et baisse. Ils montaient légèrement hier en cours d'échanges européens dans un marché prudent à l'approche de cette réunion. En fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 76,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 30 cents par rapport à la clôture lundi 11 juin. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de juillet prenait, lui, 20 cents à 66,30 dollars. On est ainsi loin des 80 dollars le baril enregistré mi-mai dernier. Youcef Salami