L'Opep a réduit sa production au-delà de ses engagements en mars, dépassant ainsi le taux de conformité de ses engagements montrent mardi des données tierces que le cartel utilise pour contrôler ses extractions. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est engagée à réduire sa production de 1,2 million de barils par jour (bpj) depuis le 1er janvier 2017, la première coupe intervenue depuis huit ans, afin de faire remonter les cours et de dégager un marché engorgé. Parallèlement, la Russie et 10 autres Etats non membres du cartel ont accepté de baisser la leur de 558.000 bpj. L'Arabie saoudite a fait savoir qu'elle avait l'intention de proposer une prolongation de six mois de l'accord de réduction lors de la réunion de mai, rapporte mardi le Wall Street Journal citant des sources. L'offre des 11 pays membres de l'Opep qui se sont vu fixer un objectif de production a été en moyenne de 29,757 millions de bpj le mois dernier, selon les sources secondaires utilisées par l'Opep. Ces chiffres ont été consultés par Reuters. L'Opep s'étant engagée à réduire la production à 29,804 millions de bpj cela signifie qu'elle a été abaissée au-delà des engagements convenus, atteignant un taux de conformité de 104%, selon les calculs de l'organisation. "Le taux de conformité de l'Opep a été plus important que prévu", a déclaré un délégué de l'organisation. "Pour les non-Opep, il est satisfaisant et s'améliore". Le taux de conformité Opep et hors-Opep confondu a dû augmenter en mars, par rapport aux 94% de février, a dit lundi le ministre koweïtien du Pétrole, Essam al-Marzouq. L'Opep devait publier mercredi son rapport mensuel sur la production de mars.
Hausse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse, mercredi en Asie, toujours soutenus par les inquiétudes géopolitiques. Vers 04h10 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, progressait de 16 cents à 53,56 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, gagnait lui 20 cents à 56,43 dollars. En raison des crispations géopolitiques sur la Syrie et la Corée du Nord, le pétrole passe pour une valeur refuge pour des investisseurs qui craignent des retombées de ces crises sur les autres marchés. "On attend cependant de multiples informations sur les conditions économiques en Asie qui pourraient avoir un impact sur les cours", a déclaré Jingyi Pan, analyste chez IG Market. Par ailleurs, les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute font état d'une baisse des réserves américaines de 1,3 million de barils, ce qui contribue à soutenir les cours.
Légère hausse avant une fin de semaine chargée Les cours du pétrole ont légèrement monté mardi sur un marché peu enclin au risque, avant une fin de semaine marquée par différents chiffres et rapports, mais restant optimiste face à quelques présages d'une offre moins écrasante. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a pris 32 cents à 53,40 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex), son plus haut niveau depuis un mois. A Londres, le cours du baril de brent de la mer du Nord a gagné 25 cents à 56,23 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange (ICE). "C'est le calme avant la tempête puisqu'il va y avoir les chiffres sur les stocks du département de l'Energie (DoE), ainsi que les rapports mensuels de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de l'Agence internationale de l'Energie (AIE)", a prévenu Matt Smith, de ClipperData. Le DoE publiera mercredi ses chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine, à un moment où les stocks de brut évoluent à un niveau record. Les experts consultés par l'agence Bloomberg s'attendent de façon médiane à un recul de 1,75 million de baril pour la semaine achevée le 7 avril. De son côté, l'Opep rendra son bilan mensuel sur l'état du marché, alors que l'AIE, bras énergétique de l'OCDE, attendra jeudi pour publier le sien. Le DoE a d'ores et déjà publié son propre rapport mensuel mardi mais "ce sont plutôt des prévisions de long terme qui ne semblent guère avoir influencé les cours", selon les termes de M. Smith. Principal changement apporté par le DoE à ses prévisions, il a relevé ses estimations sur la production américaine en 2018, ce qui est a priori une mauvaise nouvelle pour un marché qui voit déjà l'activité des compagnies locales repartir en force depuis le début de l'année. Les compagnies américaines profitent manifestement du fait que les membres de l'Opep et d'autres pays, comme la Russie, s'imposent depuis janvier des plafonds de production censés courir jusqu'à la mi-2017.
La Libye toujours perturbée Le marché a surtout profité mardi "de rumeurs selon lesquelles l'Arabie saoudite veut prolonger ces baisses de production", a rapporté M. Smith, y voyant "le seul souffle de vie" dans des échanges atones. Pour autant, il relativisait l'importance de ces bruits, Ryad étant de toute manière le principal fer de lance de ces quotas au sein de l'Opep. Autre élément de soutien international, "on regarde vers le Proche-Orient, où les Etats-Unis semblent adopter une attitude plus agressive et cela ramène une prime de risque sur le marché", a remarqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Washington a bombardé en fin de semaine dernière les forces du président syrien, Bachar al Assad, et les observateurs surveillent les réactions des alliés de Damas, en premier l'Iran et la Russie. Enfin, "le contexte international comprend la récente chute de la production libyenne de pétrole à la suite de la fermeture lors du week-end du gisement de Sharara, pour la deuxième fois depuis deux semaines", a rappelé dans une note Tim Evans, de Citi.