L'ARH prévoit une croissance de la consommation de carburants de 1% annuellement d'ici à 2030, si les mesures destinées à booster la consommation de carburants non polluants sont maintenues. Conséquence de la crise financière qui affecte le pays, l'augmentation des prix des carburants a eu des effets sur la consommation des automobilistes. Les Algériens consomment moins d'essence. Telle est la tendance actuelle. C'est ce qui ressort de la communication du directeur de la régulation économique à l'Agence de régulation des hydrocarbures (ARH) présentée lors de la journée portes ouvertes sur l'ARH, tenue lundi dernier à Alger. Ce responsable a indiqué que les prix des essences ont augmenté de 83% entre 2015 et 2018. Cette hausse a eu une incidence sur la consommation de carburants. En 2017, la consommation globale de produits pétroliers a atteint 14,230 millions de tonnes, contre 14,591 millions de tonnes en 2016, soit une baisse de 5%. La consommation de carburants a atteint un pic en 2015 avec un volume de 15,044 millions de tonnes consommées, contre 10,918 millions de tonnes en 2010. Prédominance du diesel Le mix carburant en 2017 montre une prédominance du gasoil avec 10 millions de tonnes consommées (69%). Suivent les essences avec 4,147 millions de tonnes (28%) et le GPL carburant (3%) avec 457 000 tonnes. Ces chiffres révèlent la poursuite de la tendance à la diésélisation du parc automobile qui est loin d'être freinée par les politiques des pouvoirs publics. Rappelons que le gasoil est un produit dangereux pour l'environnement et pour la santé de la population, au regard des effets nocifs de ses émissions. En revanche, avec un volume de 457 000 tonnes, la consommation nationale de GPL carburant, un produit moins polluant, a connu une hausse de 29,9% en 2017 par rapport à l'année 2016. L'ARH constate un engouement pour l'utilisation du GPL C. Elle explique cette tendance par le maintien de son prix à 9 dinars le litre. L'objectif à moyen terme pour le ministère de l'Energie est de convertir 500 000 véhicules au GPL C. En raison de cet effet prix, l'ARH prévoit une croissance de la consommation de carburants de 1% annuellement d'ici à 2030, si les mesures destinées à booster la consommation de carburants non polluants sont maintenues. Selon ses projections, la consommation de produits pétroliers passera à 13,80 millions de tonnes en 2020 (en baisse), à 15,22 millions en 2025 et à 17,20 millions de tonnes en 2030. Le directeur de la régulation a également indiqué que l'ARH a autorisé la réalisation de 122 nouvelles stations-services, 4 projets de stockage et distribution de carburants, 26 projets de stockage et distribution en gros de lubrifiants en 2017. À noter que l'ARH est chargée de la tarification des produits pétroliers. Chaque année, elle élabore et propose au ministère de l'Energie et au Premier ministre les prix de vente des carburants, c'est-à-dire des augmentations des prix, comme ce fut le cas ces trois dernières années. Elle est chargée également de veiller au respect de la réglementation applicable aux activités régies par la loi sur les hydrocarbures, tant sur le plan technique qu'en matière d'hygiène, de sécurité industrielle et de prévention et gestion des risques majeurs. L'ARH sous tutelle du ministère de l'Energie accompagne, en outre, Sonatrach et ses partenaires dans la réalisation des projets depuis leur lancement jusqu'à l'autorisation de mise en production. K. Remouche