Les Algériens ont consommé moins de carburants (hors GPL) lors de ce premier trimestre, en référence au trois premiers mois de l'année dernière. Selon l'Autorité algérienne de régulation des hydrocarbures (ARH), cette tendance baissière est observée pour la troisième année consécutive alors que la consommation du GPL-carburant (GPL-c) progresse significativement. Ainsi, la consommation de l'essence est passée de 4,43 millions de tonnes en 2015 à 4,27 millions de tonnes en 2016 pour atteindre 4,15 millions de tonnes en 2017, soit une baisse de 6,3% entre 2015 et 2017. Pour le gas-oil, la consommation est passée de 10,8 millions de tonnes en 2015 à 10,3 millions de tonnes en 2016 et 10,08 millions de tonnes en 2017, en recul de 6,6% entre 2015 et 2017. Pour le GPL-c, la consommation est passée de 291.000 tonnes en 2015 à 352.000 tonnes en 2016 pour atteindre 457.000 tonnes en 2017, soit un taux de croissance de 57%. L'explication trouve son origine non seulement dans la hausse des prix des carburants à partir du 1er janvier 2016, avec le maintien du prix du GPL-c au même niveau de 2015 (9 DA/litre), mais aussi par l'interdiction des importations des véhicules. Pour rappel, les prix à la pompe des carburants toutes taxes comprises (TTC) appliqués en 2018 ont augmenté à 38,95 DA/litre pour l'essence normale, à 41,97 DA/litre pour l'essence super, à 41,62 DA/litre pour l'essence sans plomb et à 23,06 DA/litre pour le diesel. L'ARH note également la sensible baisse de la contrebande des carburants aux frontières. Ainsi, d'après les chiffres fournis par l'Agence, la consommation des carburants (hors GPL) sur le marché national a atteint 3,35 millions de tonnes au 1er trimestre 2018 contre 3,40 millions de tonnes sur la même période de 2017, soit une baisse de 1,4%. Concernant les trois types d'essences (super, normale et sans plomb), leur consommation globale a été de 925.856 tonnes (contre 974.932 tonnes), en recul de 5%. Par catégorie, le volume utilisé du super a été de 319.575 tonnes entre janvier et fin mars 2018 (contre 370.697 tonnes à la même période de 2017), en diminution de 14%. La consommation de l'essence normale a très légèrement diminué avec 277.951 tonnes (contre 278.946 tonnes), en baisse de 0,4%. Par contre, l'essence sans plomb a légèrement grimpé à 328.329 tonnes (contre 325.289 tonnes), en hausse de 1%. La consommation du gas-oil est restée quasiment au même niveau à 2,427 millions de tonnes sur les 3 premiers mois de 2018 contre 2,425 millions de tonnes sur la même période de 2017. Pour le GPL/carburant (GPL/c), il est en hausse de 37% avec une consommation de 136.161 tonnes (contre 99.424 tonnes). Un programme de conversion de véhicules au GPL/c a été lancé il y a quelques années pour convertir 500.000 véhicules à l'horizon 2021 sachant que le nombre de véhicules convertis au sirghaz a été de 60.000 en 2017 contre 43.000 en 2016 et 24.700 en 2015. Le parc national des véhicules comptant actuellement plus de six millions d'unités. En réalité, la consommation n'a baissé que de 0,3% si on englobe toutes les catégories des carburants atteignant 3,489 millions de tonnes contre 3,5 millions de tonnes. En 2017, la facture d'importation des carburants a avoisiné le 1,6 milliard de dollars (2,96 millions de tonnes de carburants importés) contre 1,35 milliard de dollars (3,06 millions de tonnes) en 2016. Afin de réduire la facture d'importation des carburants, un programme d'investissements a été entamé pour renforcer les capacités actuelles de production des raffineries, qui sont de 11,5 millions tonnes/an de carburants. En 2014, on avait annoncé, du côté de Sonatrach, que le pays cessera d'importer du gasoil en 2015 grâce à la réhabilitation de ses raffineries qui fonctionneront à plein régime à partir de cette date.