Malgré les alertes et les catastrophes que provoquent régulièrement les pluies, les pouvoirs publics demeurent insensibles à la détresse des victimes dont le lot grossit chaque année dès les premières précipitations. Les mêmes scènes d'inondations sont enregistrées dans plusieurs quartiers de Tamanrasset où vient de commencer la saison des pluies. Heureusement qu'aucune victime n'a été enregistrée. Vraisemblablement, les autorités de la wilaya de Tamanrasset n'ont toujours pas tiré les enseignements des dégâts occasionnés par les précédentes précipitations saisonnières, puisque le même scénario s'est encore produit, samedi dans l'après-midi, suite aux pluies qui se sont abattues à torrent sur la capitale de l'Ahaggar. Une pluviosité légèrement supérieure à la moyenne a suffi à obstruer les principaux axes routiers du centre-ville et rendre ainsi la circulation automobile quasi impossible. Le carrefour d'Illamen s'est transformé en une immense marre aux canards. Cependant, ce sont les habitants de la cité Tahaggart Est qui ont fait les frais de cette montée d'eau, notamment avec le débordement des collecteurs d'eaux usées qui ont rejeté leur contenu sur l'asphalte des rues et des venelles du quartier. Les égouts, qui sont, de surcroît, non adaptés à la ville, ont montré toutes leurs facettes après les dernières averses qui ont démaquillé les réalisations pour lesquelles des sommes d'argent astronomiques ont été dégagées. Les conséquences de ce déluge font peine à voir. "Malheureusement, cette situation se répète à chaque précipitation : dès que la pluie tombe, l'eau envahit les rues, les cours et les maisons, provoquant des dommages incommensurables", se lamente un automobiliste de la cité El-wiam. La route reliant la placette Illamen, située à quelques empans de la 1re sûreté urbaine, à la cité Guetaâ El-Oued en passant par l'intersection de Bamoune, était complètement submergée par les torrents et les eaux usées. Les odeurs nauséabondes qui s'y dégagent, se sentaient partout, rendant difficile la fonction respiratoire. "C'est le plan d'aménagement de la ville de Tamanrasset qui est de nouveau remis en cause. Des sommes colossales ont été dépensées pour la réhabilitation du réseau routier, ces sept dernières années, sans pour autant penser à régler la problématique des caniveaux et des collecteurs. C'est grave", s'indigne Mohamed Salah Ben Haoued, habitant de Tahaggar, en pointant du doigt les responsables de l'APC et les bureaux d'études chargés du suivi des projets de la voierie. L'incivisme des habitants qui se servent du lit de l'oued traversant la capitale de l'Ahaggar comme dépôts d'ordures, a également été invoqué par notre interlocuteur qui nous a invités à faire le point sur l'ampleur de ce phénomène qui constitue une sérieuse menace sur l'écosystème et la santé de la population eu égard aux monticules d'ordures charriés par les cours d'eau à chaque période de précipitations. Il faut dire que des mesures urgentes s'imposent dans cette wilaya qui semble être en proie à la politique du "qui contrôle qui ?" que les responsables du secteur des travaux publics adoptent, toute honte bue. Le wali, installé depuis moins d'une année, a, certainement, du pain sur la planche. RABAH KARECHE