La ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, a effectué, jeudi, une visite de travail dans la wilaya de Béjaïa. Une visite durant laquelle elle s'est rendue au musée des microsystèmes biologiques de synthèse au Parc national de Gouraya (PNG), à l'unité EPE Béjaïa Emballage, dont son projet pour la production de sacs à pain en fibre naturelle dans le but d'éradiquer le sac en plastique. Au programme aussi, le site du Centre d'enfouissement technique (CET) de Sidi-Boudrahem (CET). Une escale au cours de laquelle Mme la ministre était attendue sur le site même par une partie de la population de la commune d'Oued-Ghir, hostile à la réouverture du CET comme elle l'avait montré, à maintes reprises, par le passé en menant des actions de rues. Et ce, pour exiger, la fermeture dudit CET en raison de la menace qui pèse sur la santé des habitants de la région ; le rejet des lixiviats étant nocif. Après un entretien plutôt cordial entre la ministre et les manifestants pacifiques contre ce CET, Mme Zerouati a pris la décision de suspendre le CET. "Il n'y aura plus de CET à Oued-Ghir", a annoncé solennellement, à l'adresse des manifestants, la représentante du gouvernement. Des manifestants, il faut le dire, ont fermé ce CET depuis des mois pour des raisons écologiques et de santé publique, surtout. D'où la décision de la ministre de ne pas le remettre en service. Si la décision de la ministre est saluée par la population d'Oued-Ghir, il n'en demeure pas moins que le problème reste entièrement posé, d'autant plus qu'elle n'a pas proposé de solution alternative, encore moins évoquer le devenir de ses structures d'accompagnement à l'instar de la station de traitement des lixiviats pour une enveloppe budgétaire de 200 millions de dinars, engagée. Une station prévue justement sur le site afin de préserver les nappes phréatiques environnantes. Avant sa visite du CET de Sidi-Boudrahem, la ministre s'est déplacée à Boulimat afin de s'enquérir et de constater de visu le massacre écologique de cette décharge publique, fermée depuis quelques années officiellement après la mise en service du CET de Sidi-Boudrahem, justement. La ministre a indiqué sur les lieux que son département a alloué une enveloppe de 80 milliards de centimes pour la réhabilitation dudit site. La décharge de Boulimat accueillait les déchets de la ville de Béjaïa. Elle est qualifiée par la ministre comme une décharge sauvage car elle n'est pas conforme aux normes et le lieu n'est pas indiqué pour un tel usage. De ce fait, la ministre a invité les responsables locaux à en finir avec les décharges sauvages. Comment ? La question reste posée, la ministre n'a pas donné d'indication précise à ce sujet. Un responsable de l'APC a avoué qu'il n'a rien compris. D'un côté, elle annule la mise en service du CET, après avoir décidé de fermer la décharge publique de Boulimat. Enfin, la ministre a donné aux responsables de la wilaya des orientations, notamment sur le recours à l'énergie renouvelable et l'éradication des sachets en plastique. L. OUBIRA