Dans cette guerre aux lendemains incertains, les Européens, la Russie et la Chine ont décidé de faire bloc contre Donald Trump, affirmant leur volonté de permettre à l'Iran de "continuer" à exporter son pétrole et son gaz. Le président américain récidive et décoche des flèches d'une rare violence à l'adresse des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. "Réduisez les cours maintenant !", avait tempêté Donald Trump sur Twitter, avant d'attaquer l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. "Ils poussent les prix plus haut alors même que les Etats-Unis défendent beaucoup de ses membres pour peu de dollars", a-t-il accusé. Le ton n'a jamais été aussi menaçant. Dans un premier tweet posté à quelques jours des précédentes réunions de l'Opep et ses partenaires non-Opep, tenues les 22 et 23 juin dernier, Donald Trump avait écrit ceci : "Les prix du pétrole sont trop élevés, c'est encore l'Opep qui est à la manœuvre. Pas bon !". Le président américain récidive le jour de la réunion et fait monter la pression d'un cran : "Espérons que l'Opep va accroître sa production de manière significative. Il faut faire baisser les prix !". Le président américain s'est lancé ainsi dans une offensive sans précédent visant à faire baisser les cours du brut afin de satisfaire sa base républicaine, à quelques mois des élections de mi-mandat prévues le 6 novembre 2018. Sur le front de la géopolitique, ses attaques contre l'Opep visent à affaiblir certains membres de l'Organisation ; leurs économies dépendant de la bonne cotation du baril. L'Iran et le Venezuela sont dans le viseur de l'administration Trump qui ne s'est pas gênée, il y a quelques jours, de demander aux pays consommateurs de ne plus s'approvisionner en pétrole iranien. Le président américain a ouvert d'autres hostilités avec le Venezuela, au lendemain de la réélection de Nicolas Maduro. Dans un autre tweet, il avait annoncé avoir échangé avec le roi de l'Arabie saoudite et convaincu d'une nouvelle augmentation de 2 millions de barils/jour de la production du pétrole. Cette hausse était jugée nécessaire à même de compenser la baisse de l'offre vénézuélienne et la défection de l'Iran en prévision des sanctions américaines contre les deux pays. Le pays du shah a décidé d'entrer dans le jeu américain et de riposter. Le représentant de l'Iran au sein de l'Opep a répondu sèchement au président américain à travers l'agence de presse du ministère iranien du Pétrole. "Vous imposez des sanctions à d'importants producteurs, des membres fondateurs de l'Opep, et vous leur demandez de réduire les prix ?!", s'est insurgé Hossein Kazempour Ardebili, affirmant que "vos tweets ont fait grimper les prix de 10 dollars par baril". Dans cette guerre aux lendemains incertains, les Européens, la Russie et la Chine ont décidé de faire bloc contre Donald Trump, affirmant leur volonté de permettre à l'Iran de "continuer" à exporter son pétrole et son gaz. C'est la première fois que des puissances occidentales se mettent en ordre de bataille pour contrer le va-t-en guerre impénitent, Donald Trump. Désormais, le marché pétrolier est miné par des incertitudes patentes et incontestables, mais non des moindres. Ali Titouche