"Le pouvoir sait très bien que la rue gronde et que la colère d'un peuple qu'il a lui-même oppressé et opprimé couve à travers tout le pays. Et que fait-il ? Il réprime à tout va", affirme le premier secrétaire du FFS. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Hadj-Djilani, s'est, de nouveau, ouvertement pris au pouvoir en place, hier, lors de sa rencontre avec les militants d'El-Esnam (Est de Bouira), à l'occasion de la célébration de la Journée du militant, organisée à la mémoire d'Ali Mécili, assassiné, pour rappel, le 7 avril 1987 dans des circonstances énigmatiques à Paris. En effet, commentant les dossiers brûlants de l'actualité, comme la grève des médecins résidents, les perturbations au niveau du secteur de l'éducation nationale, ainsi que la grogne de l'Intersyndicale, Hadj-Djilani a évoqué "la gestion chaotique" de ces dossiers par les autorités."Le pouvoir ne sait s'exprimer que par la répression et la violence face à des revendications légitimes. C'est là un des signes de sa faiblesse et son illégitimité", a-t-il lancé devant des militants et sympathisants acquis à sa cause. Pour le conférencier, l'Algérie et les Algériens sont "otages" d'un système qui "lutte uniquement pour sa survie et ses intérêts". "Depuis des années, le peuple est dans la tourmente. Il est otage d'un pouvoir autocratique et despotique, faisant montre d'un mépris manifeste envers les revendications de la société", analysera le premier secrétaire du FFS. Ce dernier mettra en garde contre ce qu'il a appelé l'"ouragan populaire", qui risquerait de s'abattre selon lui, sur le pays, si les autorités continuent à faire preuve de "mutisme" et de "mépris" à l'égard des exigences populaires."Le pouvoir sait très bien que la rue gronde et que la colère d'un peuple qu'il a lui-même oppressé et opprimé couve à travers tout le pays. Et que fait-il ? Il réprime à tout va !", s'offusquera l'orateur. Mohamed Hadj-Djilani, dans sa diatribe contre le pouvoir central, qu'il qualifie d'"oppresseur", condamnera au nom du FFS, les "méthodes de voyous" utilisées, selon lui, pour museler la volonté populaire et "imposer un régime répressif", tout en apportant le soutien de sa formation politique à tous les étudiants, médecins et syndicalistes "victimes de la répression policière". Pour le patron du FFS, la stabilité du pays, les libertés syndicales et démocratiques, l'Etat de droit et l'unité du pays sont "des lignes rouges" que, d'après Hadj-Djilani, le pouvoir ne devrait pas franchir au risque de "créer une implosion sociale aux conséquences désastreuses", préviendra-t-il. "Nous devons être les garants de la pensée et les idéaux de feu Hocine Aït Ahmed et son compagnon Ali Mécili, c'est à nous de continuer le combat et la lutte pour un Etat de droit, social et garantissant les libertés individuelles et collectives de nos concitoyens", exhorta le premier secrétaire du FFS, qui n'a pas manqué de rappeler les sacrifices consentis par les martyrs de 1963, afin d'éviter, selon lui, à l'Algérie de sombrer dans la dictature. "Comme nos glorieux martyrs de 1963, nous devons rester mobilisés, soudés et vigilants face aux viles tentatives du pouvoir d'accaparer l'héritage de notre nation et ceux qui l'ont libérée", a-t-il appelé. RAMDANE BOURAHLA