Des sources concordantes affirment que les containers, dans lesquels ont été découverts les 701 kilogrammes de cocaïne au port d'Oran, sont encore sous scellés pour les besoins de l'enquête. Ils contiendraient toujours la marchandise déclarée officiellement à l'importation, soit de la viande destinée à la consommation humaine. Les services d'hygiène, aussi bien les vétérinaires (aspect sanitaire) que les inspecteurs de contrôle de qualité relevant du secteur du commerce, n'ont pas été saisis, jusqu'à présent, pour statuer sur la nature propre à la consommation ou pas de cette cargaison. "Sauf si cette opération a été ou sera confiée aux spécialistes de la Gendarmerie nationale qui disposent d'équipements sophistiqués en la matière", supposent nos interlocuteurs. Ces informations contredisent les déclarations du ministre du Commerce, Saïd Djellab, au Conseil de la nation, le 2 juillet dernier, en marge de la cérémonie de clôture de la session parlementaire 2017/2018. Sans être clairement explicite, le membre du gouvernement a déclaré que les viandes importées sont contrôlées par les services compétents. Les quantités déclarées saines seront vendues aux enchères publiques, le reste détruit systématiquement. En se confinant dans des procédures générales sans se référer spécifiquement à la cargaison de Kamel Chikhi (pourtant interpellé sur cette affaire), il a donné de la consistance aux assertions des uns et des autres sur la marchandise qui approcherait de sa date de péremption. Pour l'heure, il est difficile d'attester, d'ailleurs, si la viande importée est fraîche ou congelée. Selon des vétérinaires que nous avons contactés, la durée de conservation est de trois à six mois pour le produit frais et peut s'étendre jusqu'à 18 mois pour la marchandise congelée si la chaîne du froid n'est pas du tout rompue. Pour rappel, l'importation de cette marchandise a été autorisée pour une vente pendant le mois de Ramadhan. À présent, elle devrait être, si elle n'est pas avariée, théoriquement écoulée dans les boucheries de quartier. Rien de précis, toutefois, à ce jour, sur le sort réservé à ces quantités de viandes dans lesquelles a été dissimulée de la drogue dure. Souhila H.