Les sages-femmes accouchent une moyenne de 15 femmes par jour. Le personnel du centre hospitalo-universitaire Khelil-Amrane de Béjaïa, affilié au syndicat de l'UGTA, a entamé, avant-hier, une grève illimitée. Selon Mokrane Samir, coordinateur de wilaya de l'UGTA du personnel de la santé, le mot d'ordre de grève a été largement suivi par la majorité des travailleurs du CHU, tous corps confondus (médecins spécialistes, infirmiers, sages-femmes, corps communs...) "Le non-respect de tous les procès-verbaux de conciliation entre notre syndicat et la direction du CHU Khelil-Amrane est la goutte qui a fait déborder le vase. Le dernier en date remonte au 30 juin passé", nous a déclaré Samir Mokrane. Ce dernier nous précise qu'il y a deux plateformes de revendications notamment, des généralistes et des sages-femmes. Pour la première, signale-t-il, le personnel du service demande, en substance, "l'ouverture d'un dialogue franc et responsable entre le responsable de ce service, le professeur Berkane en l'occurrence, l'arrêt des pressions exercées par ce dernier sur le personnel..." "Dites-vous bien que pour un malade il faut attendre une année pour être admis au service d'ophtalmologie. C'est inconcevable", dénonce notre interlocuteur. "Pour le cas des sages-femmes, c'est pire ! Ces dernières assurent jusqu'à 15 accouchements par jour et dans des conditions de travail très défavorables", soutient-il, avant de souligner que la clinique mère-enfant de Targa-Ouzemour ne dispose que de cinq techniciens anesthésistes proches de la retraite, de surcroît. Il faut signaler que les sages-femmes ont observé récemment un arrêt de travail pour justement "protester contre la dégradation de leurs conditions de travail". Ces dernières, affiliées au même syndicat, mettent en avant "le manque d'effectif pour assurer une bonne prise en charge des parturientes, dont celles venant des wilayas limitrophes". "Nous ne demandons aucun privilège. Nous voulons juste l'amélioration des conditions de travail pour tout le monde et en finir avec des promesses sans lendemain. Point barre", nous a déclaré en guise de conclusion M. Mokrane. Il y a lieu de signaler que l'inauguration de cette clinique d'accouchement mère et enfant de Targa-Ouzemour est prévue, après sa rénovation et son aménagement, pour le mois d'août prochain. À cet effet, une enveloppe budgétaire a été dégagée pour l'équiper de 120 lits dont une partie pour le service néo-natalité. En attendant son inauguration, s'il n'y a pas de retard, c'est le personnel qui en pâtira. L. OUBIRA