Le discours que doit prononcer le souverain marocain le 30 juillet à Al Hoceima, berceau du mouvement de contestation rifain, est très attendu. La seconde marche en faveur des détenus du Hirak du Rif, organisée hier dans la capitale marocaine, a drainé davantage de manifestants que celle de dimanche dernier à Casablanca. En effet, il y avait foule hier à Rabat en réponse à l'appel lancé par des comités de défense et de soutien des 53 détenus, des associations, des partis politiques et les familles des détenus du Hirak du Rif pour leur libération, après les lourdes peines prononcées par la justice marocaine allant jusqu'à 20 ans de prison ferme. Ainsi, la mobilisation citoyenne pour la libération des détenus de ce mouvement de contestation sociale ne faiblit pas. Prévu à 10h locales, le départ a été avancé de plusieurs minutes, selon le site "al-yaoum24" en raison de la présence massive des participants, qui ont envahi tôt le matin la place Bab al-Ahad, lieu de rendez-vous des manifestants. Cette publication a écrit que cette marche a replongé Rabat dans les "jours des manifestations du mouvement du 20-Février". Rappelons qu'il s'agit d'un mouvement de protestation sociale, qui avait vu le jour au Maroc en 2011 à la suite de la vague de protestations et de révolutions dans d'autres pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient connue sous le nom de "Printemps arabe". Les vidéos postées sur les pages facebook des sites proches du mouvement du Hirak du Rif et des médias marocains confirment la participation très importante à cette deuxième marche pour demander la libération de Nasser Zefzafi et ses codétenus. Des milliers de personnes battaient le pavé de l'avenue Mohammed V de Rabat, noire de monde hier. Selon plusieurs sources, les familles des détenus du Hirak du Rif ont rallié la capitale marocaine la veille pour éviter tout aléa pouvant les empêcher d'être présents sur les lieux. Elles étaient à la tête de la marche, avec en premier Ahmed Zefzafi, le père de Nasser Zefzafi, le leader du Hirak du Rif. Ce qu'il faut le plus retenir cette fois-ci, c'est la diversité politique des participants à cette marche, qui de loin a été beaucoup plus imposante de celle organisée dimanche dernier à Casablanca. Il y a lieu de la participation des responsables des formations politiques marocaines de gauche. Même les islamistes de l'association Al-Adl oual-Ihsane ont marqué leur présence après avoir boycotté la première marche sous prétexte qu'elle a été initiée par un parti politique de gauche. Les Rifains maintiennent donc la pression sur le roi Mohammed VI, lequel doit prononcer un discours le 30 juillet à Al Hoceima, ville-berceau du mouvement de contestation du Rif, suite à la mort atroce dans une benne à ordure du vendeur de poisson Mohcine Fikri, qui voulait récupérer sa marchandise de poissons que lui avaient confisquée les policiers et les agents du port de pêche de la ville. Merzak Tigrine