Le Mesrs déterminera, au cours de cette semaine, les moyennes minimales d'orientation du bac 2018. Sans une forte mention, la réussite à l'examen ne mènera pas aux études universitaires conformes aux vœux des bacheliers. Les résultats du baccalauréat session juin 2018 ont été rendus publics jeudi à 20h. Youyous, klaxons, fumigènes ont résonné et pétaradé dans les quartiers pendant quelques heures. Une fois l'euphorie de la découverte des résultats dissipée, le doute s'est rapidement installé quant aux opportunités d'inscription dans la filière universitaire conforme au vœu de carrière des lauréats. Environ 435 000 lycéens ont, certes, obtenu le fameux sésame qui mène théoriquement vers les études supérieures. Mais lesquelles ? Selon les échos parvenus des enseignants correcteurs et des parents, la proportion des moyennes élevées obtenues à cette édition du baccalauréat n'est pas très forte, contrairement aux éditions précédentes. Il faudra attendre, néanmoins, le recoupement des résultats au niveau national pour connaître réellement la tendance. Et c'est à partir du nombre des mentions très bien et excellent, que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) déterminera les moyennes minimales d'orientation du bac 2018. Ces références ne seront visibles pour les bacheliers qu'à partir du 26 juillet, c'est-à-dire au moment où la plateforme web dédiée aux préinscriptions sera accessible. Il est entendu qu'une moyenne supérieure à 14,5/20 ouvrirait droit au choix de prédilection. Et encore. Les filières fortement convoitées, appelées communément depuis quelques années les pôles d'excellence (sciences médicales, informatique, polytechnique, architecture, ENA...) exigent assurément des notes plus élevées, un minimum de 15/20. Les bacheliers sont conscients que la réussite au bac avec un résultat moyen ne vaut rien. Nombre d'entre eux pensent déjà à repasser l'examen l'année prochaine pour mieux faire. Ils l'ont annoncé en direct sur des chaînes de télévision, qui misaient pourtant davantage sur la liesse du succès. D'autres se résigneront à suivre un cursus universitaire qui ne les emballe pas particulièrement. Le bachelier passe de la joie à la désillusion, presque sans transition. Pour l'heure, le ministère de l'Education nationale n'a pas communiqué sur le nombre des candidats reçus avec la mention bien (supérieur à 15/20), très bien (supérieur à 17/20) et excellente (supérieure à 18,5/20). Sur les réseaux sociaux, circule la moyenne de 19,65 obtenue par un candidat à Oued-Souf, dans la filière mathématiques techniques, génie civil. Elle serait la plus élevée à l'échelle nationale. Par wilaya, la palme du meilleur taux de réussite est décrochée, sans surprise, par la wilaya de Tizi Ouzou (69,18%). Certains lycées privés ont affiché 100% de reçus. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a, d'ailleurs, affirmé, lors de son passage à l'émission "L'invité de la rédaction" de la radio Chaîne III, mercredi dernier, que le taux de réussite (55,88% au niveau du pays) dans les établissements privés est nettement supérieur à celui enregistré dans les lycées publics. Elle a indiqué aussi, pour le rappel, que 64,1% des désormais bacheliers sont des filles et plus de 78% sont inscrits dans la filière mathématiques. Souhila H.