Les rédacteurs de la déclaration n'y vont pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer certains élus locaux qui seraient impliqués dans des affaires de dilapidation et de détournement du foncier touristique. Les responsables de l'association Béjaïa Littoral, qui militent pour la protection et la sauvegarde du littoral béjaoui, viennent de lancer un appel à l'ensemble des citoyens de la région pour venir participer massivement au rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya, prévu pour le 2 août prochain. "Dénoncer haut et fort la mafia du foncier et la passivité de l'Etat", tel est le mot d'ordre de cette action de protestation, dont les initiateurs comptent faire de la date du 2 août prochain "une journée de colère à Béjaïa". Dans leur déclaration-appel, rendue publique avant-hier, les membres de ladite association notent : "Devant le silence des autorités et de l'exécutif de wilaya, nous appelons les adhérents et les citoyens de la wilaya de Béjaïa à un rassemblement devant le siège de la wilaya, le jeudi 2 août 2018, pour que cessent les fausses promesses et que les responsables concernés assument leurs responsabilités, en appliquant tout simplement la loi, rien que la loi." "Oui à l'application stricte de la loi", "Oui à l'application de tous les arrêtés de démolition des constructions illicites", "Rendez-nous notre littoral", "Halte à la mafia du foncier et à la politique de l'autruche", "Le littoral appartient aussi à la génération future !"... sont autant de slogans qui seront mis en avant par les organisateurs, lors de la tenue du rassemblement de protestation, prévu le 2 août prochain, devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Les rédacteurs de ladite déclaration n'y vont pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer certains élus locaux qui seraient impliqués dans des affaires de dilapidation et de détournement du foncier touristique, notamment sur la côte ouest de Béjaïa. "Malgré des révélations fracassantes faites dans le sillage de l'affaire de ‘Kamel le Boucher' concernant l'ampleur inquiétante de la corruption et du favoritisme dans le secteur du foncier à Béjaïa, particulièrement dans le littoral, des élus aidés par des personnalités influentes continuent de fouler aux pieds toutes les lois en vigueur", affirment-ils, avant de citer, à titre d'exemple, le cas de deux élus, sans les nommer, à l'actuelle Assemblée populaire communale (APC) de Béjaïa qui ont, selon eux, déjà construit illicitement des bâtisses sur la côte ouest de la même commune. À en croire les dires des membres de l'association Béjaïa Littoral, l'un des deux élus incriminés a accaparé un terrain adjacent au poste de la Protection civile de la station balnéaire de Saket, allant jusqu'à fermer l'accès à la plage. Alors que l'autre membre de l'APC de Béjaïa, ajoute-t-on, se permet de vendre des hectares et de construire des villas à Tazeboujt, sur la même côte béjaouie. Le comble est que l'un des deux élus mis en cause avait, lui-même, signé des arrêtés de démolition de plusieurs constructions illicites, avant de les annuler à la veille des dernières élections municipales. "Constructions illicites, squat, ventes illicites, fermeture des accès aux plages et criques sont pratiqués par ceux qui se sont présentés comme défenseurs des biens publics et garants du respect des lois de la République", déplorent les membres de l'association Béjaïa Littoral. Selon ces derniers, "l'actuel maire FFS de Béjaïa, Hocine Merzougui, bien qu'il soit saisi du dossier et compris la supercherie, demeure incapable d'appliquer les directives du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, préférant fuir ses responsabilités". Les signataires de la même déclaration s'interrogent, par ailleurs, sur l'attitude de l'actuel wali de Béjaïa qui "ne peut ignorer ce dossier, de par son statut de secrétaire général de la wilaya". Pourtant, il a bien exécuté les démolitions de la plage d'Oued Dass, dans la commune de Toudja, a-t-on soutenu. KAMAL OUHNIA