Les habitants de la ville pétrolière d'Arzew ont été sidérés, mardi, de constater la grève des taxis jaunes locaux qui revendiquent le rejet, pur et simple, des autobus ETO autorisés la veille par les autorités publiques à la circulation dans le grand Arzew. En effet, la majorité des 850 taxis exerçant dans le périmètre urbain de la ville d'Arzew se sont passé le mot d'ordre pour l'organisation d'un sit-in devant le siège de la daïra d'Arzew, en signe de protestation contre l'entrée en service des bus appartenant à l'ETO (Entreprise du transport urbain d'Oran), appelée en renfort pour atténuer et améliorer les prestations de services en matière de transport urbain, détenues exclusivement et jusqu'ici justement par ces mêmes taxis. En effet, les conducteurs de taxi, face à cette concurrence, pourtant loyale des bus ETO, se sont regroupés, pénalisant les usagers du boulevard Franz-Fanon, près du siège de la daïra. Notons que cette réaction a été désavouée par les citoyens de la ville pétrolière, considérant ce mouvement comme "un chantage" à l'encontre des pouvoirs publics. Des taxis pratiquent le système de la course, sans compteur, avec de surcroît un tarif exagéré de 30 DA/place, selon nos interlocuteurs, parmi les usagers du transport urbain d'Arzew. "Nous tenons compte de l'injection des bus ETO dans notre cité. Nous appelons les pouvoirs publics à renforcer ce moyen de transport public collectif dans tous les groupements urbains et surtout le long du littoral", nous dit un citoyen, excédé par le blocage du boulevard Franz-Fanon où passent la majorité des dix bus ETO, mis en circulation 24 heures auparavant. Un autre révèle que la majeure partie des taxieurs "n'habitent pas Arzew" mais résident dans les localités éloignées. "Ces derniers quittent leur travail à 17h pour rejoindre leurs domiciles respectifs, situés dans les faubourgs avoisinants, laissant la seconde agglomération de la wilaya d'Oran sans transport public." Cela dit et pour résoudre ce problème, les autorités locales ont permis à l'ETO d'exploiter les lignes urbaines et semi-urbaines du grand Arzew, dans le souci de renforcer le transport public local. À noter que les taxieurs protestataires ont été sommés, par la police, d'évacuer les lieux afin de rétablir la circulation routière, tout en se voyant signifier que la décision d'instauration des bus ETO est irrévocable et entre dans le cadre de la concurrence loyale entre plusieurs opérateurs de transport. ARIBI MOKHTAR