Au clair d'une voix d'or et d'un personnage atypique, la chanteuse belge Maurane, de son vrai nom Claudine Luypaerts, a gratifié le public algérois d'une soirée haut en couleur. On dit qu'elle tombe du ciel et pourtant elle est bien de notre monde, en témoignent les textes de ses chansons, sa présence scénique fort imposante. Elle dit regarder le monde avec les yeux d'un bébé qui découvre le monde, ses admiratrices et admirateurs ; venus nombreux au concert, l'ont regardée avec l'esprit des gens du Sud, généreux et adulateurs de ceux qui viennent d'ailleurs. Un amour que Maurane a bien su rendre à travers un show inédit, grâce à une présence aussi attachante que ses textes d'une infinie sensibilité. Accompagnée de ses deux compagnons de route, Philippe et Patrick, au piano et à la guitare, Maurane a droit à une maison typiquement algéroise, érigée comme décor. Elle entame son récital avec Au clair de ma plume, un Au clair de la lune, version Maurane, pour dire l'attachement de l'artiste qui lui permet de traduire ses émotions et de communiquer la fragilité féminine qu'elle porte à fleur de peau. “Je m'attendais à ce que ça soit bien, mais c'est vraiment superbe. La preuve est là, on m'a déjà construit une maison à Alger”, lance Maurane, émerveillée par l'accueil chaleureux du public, qu'elle invite dans sa grande maison, celle de la chanson. Bonne vivante, drôle, dynamique, elle crée une passerelle de sympathie avec le public qui, lui, la regarde avec des yeux admirateurs, “ceux d'un bébé qui découvre le monde”. De sa voix tendre et au timbre particulier, elle enchaîne avec un voyage au cœur du dolce fahrenheit du vieux port de la cité phocéenne. Au fil des chansons, le rythme se fait plus rapide, plus jovial et surtout plus intime, ce qui n'a pas manqué de mettre la chanteuse à son aise. Elle ironise, danse, évoque ses amis, des gens qu'elle a aimés et qui ne sont plus de ce monde, notamment Brel, Reggiani, Bachelet, et son deuxième papa, Claude Nougarou. Garde-fou, Boire dans le même rêve, Décidément, l'un pour l'autre, Danser, Tant c'était bon… les chansons de Maurane ont traversé le temps pour s'inscrire dans les mémoires comme symbole de douceur et d'humanisme. L'ambiance intimiste de la soirée sera poussée à bout lorsque la chanteuse invite le public à fêter l'anniversaire de Dominique, son directeur de tournée. Le spectacle qui aura duré plus de deux heures a été un espace de générosité extrême, vécu de part et d'autre de la scène. W. L.