Les Maliens retournent aux urnes, demain, pour le deuxième tour de la présidentielle avec un chef d'Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, en position de force face à Soumaïla Cissé, candidat de l'opposition qui n'a pas su unifier le camp de l'alternance, mais qui se montre optimiste quant à sa victoire. Le vainqueur, qui entrera en fonction début septembre, aura la lourde tâche de relancer l'accord de paix, issu du processus d'Alger et conclu en mai-juin 2015 par le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg, dont l'application accumule les retards pour des raisons politiques et sécuritaires. Pendant un entre-deux tours au climat pesant, l'opposition a accusé le pouvoir d'avoir profité de l'insécurité dans le Nord et le Centre pour manipuler le vote au premier tour, le 29 juillet. "Pour diverses raisons, près de 250 000 électeurs n'ont pas été en mesure de voter dans ces deux régions", a reconnu le gouvernement. Mais les accusations de fraudes, notamment de bourrages d'urnes, ont été balayées par la Cour constitutionnelle, qui a officiellement crédité M. Keïta de 41,70% des suffrages, contre 17,78% pour Soumaïla Cissé. La mission d'observation de l'Union européenne a réclamé davantage de transparence, ainsi que la garantie que tous les électeurs auront accès, dimanche, aux bureaux de vote. Ce qui a valu un rare rappel à l'ordre du ministère malien des Affaires étrangères, qui a demandé à l'UE de ne pas entraver le processus électoral. Dans ce qui s'apparente à la revanche de 2013, M. Keïta, dit "IBK", qui brigue à 73 ans un second mandat, sera donc une nouvelle fois défié par Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans. Mais M. Cissé part désavantagé, car plusieurs candidats de l'opposition ont appelé leurs électeurs à voter pour IBK, alors que les deux candidats Aliou Diallo et Cheick Modibo Diarra, arrivés respectivement 3e et 4e au 1er tour du scrutin se sont abstenus de donner des consignes de vote à leurs partisans. L. M./Agences