Les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle au Mali devraient être proclamés vendredi, alors que les deux candidats, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta et le leader de l'opposition Soumaïla Cissé, affirment arrivés largement en tête lors de ce scrutin salué pour son bon déroulement par la communauté internationale. Le ministère malien de l'Administration territoriale a indiqué mercredi que les résultats officiels du 1er tour de cette élection présidentielle seront communiqués vendredi, dans le respect du délai constitutionnel, de cinq jours après le déroulement du scrutin. En attendant la publication de ces résultats, les partisans du candidat de la plateforme "Ensemble pour le Mali", Ibrahim Boubacar Keïta, ont annoncé mercredi que le président sortant est arrivé largement en tête et serait suivi de deux autres candidats qui sont au coude-à-coude pour la deuxième place, sans citer leurs noms. Le porte-parole du candidat IBK, l'ancien ministre Mamadou Camara, a affirmé lors d'une conférence de presse que les premiers résultats issus du système de centralisation établie par l'alliance "Ensemble pour le Mali", indiquent que la tendance générale est en faveur d'Ibrahim Boubacar Keïta. Soulignant que la loi électorale interdit de diffuser des résultats, Mamadou Camara a ajouté que l'alliance préfère attendre avec "sérénité" les résultats officiels qui devraient être communiqués par les autorités compétentes. Du côté de l'opposition, ils sont 18 candidats à dénoncer mercredi dans une déclaration commune faite à Bamako des "irrégularités" dans des circonscriptions, n'écartant pas le rejet des résultats de ce premier tour du scrutin. Ils comptent également réclamer aux autorités le décompte des voix non pas sur la base de la centralisation qui est en cours, mais plutôt au niveau des bureaux de vote. Parmi les signataires de la "déclaration commune" présentée lors d'une conférence de presse, figurent notamment le chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, l'homme d'affaires Aliou Diallo ainsi que l'ancien chef de gouvernement, Cheick Modibo Diarra. Dans ce sillage, les candidats Soumaïla Cissé et Aliou Diallo se disent "certains" de figurer au second tour, prévu le 12 août, contre le président sortant, Boubacar Keïta. D'un point de vue légal, les autorités maliennes ont indiqué que le recours est possible et devra se faire auprès de la Cour constitutionnelle, l'institution habilitée à statuer sur ce type de requête. Il y a lieu de souligner que les opérations de centralisation des résultats du premier tour de la présidentielle ne sont pas encore finalisées, trois jours après le vote, selon des médias maliens. Cette opération, entamée mardi dernier, a concerné 17 cercles administratifs sur 49 qui avaient fait parvenir à Bamako leurs procès-verbaux à la commission de centralisation de Bamako. Cette procédure devra prendre du temps en raison l'étendue du pays, ayant une superficie de plus d'un million de km², et de la faiblesse des moyens de communication, ont ajouté les mêmes sources. Sur le déroulement du processus électoral, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'est réjoui du calme qui a prévalu au cours de la campagne et le jour du vote appelant les Maliens à "maintenir ce cap" de manière à ce que l'élection "importante pour la paix et la réconciliation au Mali" soit "célébration de la démocratie". La Mission d'observation électorale de l'Union européenne (UE) a indiqué pour sa part que l'élection présidentielle au Mali s'est "globalement bien déroulée", précisant qu'il n'y a pas eu d'incidents majeurs pouvant décrédibiliser le scrutin.