Pour lui, la dernière sortie de Mme Fatiha Benabbou "est une réaffirmation de ses positions en tant qu'universitaire" qu'il qualifie de "respectables". Le refus de Mme Fatiha Benabbou d'adhérer au mouvement Mouwatana, mis sur pied par des signataires de l'appel des 14 au chef de l'Etat pour renoncer à un 5e mandat, n'est nullement une fissure au sein du mouvement. C'est la réaction de Soufiane Djilali, président de Jil Jadid et l'un des initiateurs les plus en vue du mouvement Mouwatana. "Ce n'est pas un retrait", a-t-il estimé, hier, dans une déclaration à Liberté. Pour Soufiane Djilali, la dernière sortie de Mme Benabbou "est une réaffirmation de ses positions en tant qu'universitaire". "Elle a signé avec nous un appel lancé à M. Bouteflika afin qu'il ne se présente pas à un autre mandat, mais elle a, dès le début, refusé de faire partie d'une structure, même si elle reste solidaire de notre action", a-t-il souligné, saluant, au passage, "une position respectable" de la constitutionnaliste. M. Djilali a informé que Mme Fatiha Benabbou n'est pas le seul signataire de la lettre ouverte au chef de l'Etat qui refuse de se structurer dans un mouvement. Il a, en effet, fait savoir que Yasmina Khadra a également émis le vœu que son adhésion à l'initiative reste au stade de la lettre ouverte, sans s'inscrire dans un autre prolongement structuré de l'initiative. Il faut rappeler que Mme Fatiha Benabbou avait d'emblée expliqué son implication dans l'appel des 14. Pour elle, il s'agissait d'"une prise de position par rapport à l'histoire, ce que tout intellectuel ou universitaire se doit de faire vis-à-vis de sa conscience et de la société. Mais je ne veux pas faire de la politique. Je souhaite garder ma crédibilité scientifique. C'était clair dès le départ. J'ai dit à Soufiane Djilali qu'il était hors de question pour moi de militer dans une activité partisane". Mme Benabbou a expliqué que son adhésion à l'initiative de la lettre ouverte au chef de l'Etat l'exhortant de ne pas se présenter à un autre mandat est dictée par le fait qu'un cinquième mandat "n'est pas valable légalement", précisant qu'en 2016, "le Président a fermé le verrou des mandats après l'avoir ouvert en 2008", soulignant que, dès lors, "la Constitution ne parle que de deux mandats pour chaque Président, car il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas eu de nouvelle Constitution en 2016, mais une simple révision, de surcroît, adoptée par un pouvoir constitué, et non par le pouvoir constituant, qui appartient exclusivement au peuple". Le chef de Jil Jadid ne voit donc pas, en ce retrait, une quelconque fissure au sein même du "mouvement d'essence politique" qu'il a lancé avec d'autres personnalités. "On sait que des personnalités ne veulent pas se structurer dans un mouvement", a-t-il dit, précisant que concernant les adhésions au mouvement Mouwatana, "des actions seront entreprises incessamment" pour convaincre les gens de la justesse d'y adhérer, car, a estimé M. Djilali, "le mouvement est ouvert à tous les citoyens". Ce projet d'élargir le mouvement Mouwatana est, de l'avis de Soufiane Djilali, "une étape importante", mais qui oblige la mise sur pied de garde-fous. Ainsi, il a indiqué que des règles seront adoptées pour la gestion du mouvement. Il a, en outre, ajouté qu'un règlement intérieur est également en phase de préparation pour accomplir l'élargissement, au fur et à mesure, de la base du mouvement Mouwatana. Mohamed Mouloudj