Le parti Jil Jadid ne recule pas. Ayant été l'un des demandeurs de l'application de l'article 102 de la Constitution, la formation que préside Soufiane Djilali tente désormais de sensibiliser les citoyens sur la nécessité d'appliquer cette disposition constitutionnelle. Pas du tout intimidée par les attaques groupées des présidents des deux chambres du Parlement et du secrétaire général du FLN, la direction de Jil Jadid passe à l'action en organisant la première sortie de proximité à Alger-Centre. Convaincue que seul le peuple, en tant que seule source du pouvoir, est capable d'assurer l'application d'une disposition constitutionnelle élaborée en son nom, la direction de cette formation souhaite l'inviter à s'impliquer directement, puisque le Conseil constitutionnel bloque toute application de cet article. Munis de documents, dont la Constitution et les propositions du parti, les responsables de Jil Jadid ont sillonné les artères et ruelles d'Alger-Centre où ils ont eu des échanges, souvent cordiaux, avec des habitants comme le montre la multitude de photos publiées sur la page Facebook de cette jeune formation. Le parti que préside Soufiane Djilali est la seule formation à mener sur le terrain ce genre de campagnes pour sensibiliser sur la vacance du pouvoir. Le président de Jil Jadid s'est dit convaincu que «le président Bouteflika ne gouverne plus» et qu'il est nécessaire d'aller, au plus vite, pour l'organisation d'«une élection présidentielle anticipée». Sa conviction s'est renforcée suite à l'épisode du mois de juillet dernier qui a été caractérisé par une véritable cacophonie au sommet de l'Etat. Une situation qui s'est soldée par le limogeage rapide du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Soufiane Djilali continue de demander au clan présidentiel de «montrer le Président qui doit s'adresser aux Algériens». Récemment, le parti a rendu publiques ses propositions de sortie de crise, dont l'application de l'article 102. «Cet article, (précédemment article 88) est clair et aurait dû être activé dès le mois de mai 2013. Cependant, la nature du système politique algérien et la mainmise du président de la République et de son entourage sur les rouages de l'ensemble des institutions ont empêché son application. Ce n'est pas un défaut des dispositions constitutionnelles qui est à l'origine du blocage, mais l'entêtement d'une caste au pouvoir qui se considère comme la propriétaire de l'Algérie réduite au sort de butin de guerre», explique Jil Jadid, appelant le peuple à assumer ses responsabilités et exiger l'application de l'article 102. «Aujourd'hui, seul le peuple, en théorie souverain mais en pratique asservi par le régime, qui est en devoir moral de reprendre son destin en main. C'est l'avenir de la nation qui est en jeu. C'est au peuple d'exiger l'application de l'article 102. Dans cette optique, Jil Jadid assumera ses responsabilités», affirme Soufiane Djilali.