Le sénateur du Rassemblement national démocratique (RND), élu à Tipasa, Boudjouher Malik, et ex-président d'APC de la même ville (2012-2017), "a été pris en flagrant" de corruption par les services de la police, mercredi, dans sa wilaya, a-t-on confirmé auprès de sources concordantes. La victime, un investisseur local, aurait, selon nos sources, "alerté le procureur de la République près le tribunal de Tipasa sur le pot-de-vin qui lui a été réclamé par Boudjouher Malik, moyennant quelques interventions pour débloquer son projet". Le procureur de la République aurait ensuite, affirment les mêmes sources, "saisi la police pour tendre une souricière" au sénateur du RND. Ce qui fut fait et qui a donné lieu à son interpellation "en flagrant délit". Le lendemain, jeudi, le RND annonçait dans un communiqué, rendu public et partagé sur sa page facebook, la décision de son secrétaire général de "radier définitivement des rangs du parti le membre du Conseil de la nation, élu à Tipasa, Boudjouher Malik", en raison de "son implication dans une affaire de corruption portant atteinte à la réputation du RND". "Ouyahia voulait devancer la polémique" C'est la première fois dans l'histoire du RND que le parti rend publique la radiation d'un de ses cadres. Les informations recoupées auprès de nos sources laissent croire qu'"Ahmed Ouyahia n'avait pas trop le choix". De toute évidence, nous explique-t-on, "l'arrestation d'un sénateur par les services de sécurité en flagrant délit de corruption est un fait qu'on ne peut pas dissimuler. L'information allait fuiter, et, dans sa démarche, le SG du RND, vu sa position dans le gouvernement, a préféré devancer la polémique. En rendant publique lui-même l'affaire et en annonçant les mesures disciplinaires qui ont été prises, il aura récolté le mérite d'une telle décision (radiation, ndlr), plutôt que de subir les conséquences d'un scandale révélé par d'autres sources, et qui aurait, fort probablement, été instrumentalisé par ses adversaires politiques". Parce que, poursuivent nos sources, aussitôt après l'arrestation de Malik Boudjouher, le bureau du Conseil de la nation a été saisi par la police de Tipasa. "Lorsqu'il s'agit d'un flagrant délit, la loi permet l'arrestation et le placement en garde à vue d'un élu, quand bien même il jouirait de l'immunité parlementaire. La procédure veut qu'ensuite, la justice saisisse le bureau du Conseil de la nation pour lever l'immunité parlementaire du concerné, avant que la demande ne soit transmise à la commission juridique du Sénat. Ladite commission convoque une réunion et l'intéressé peut assurer sa défense comme il peut déléguer un de ses collègues pour plaider sa cause. La commission juridique fait son rapport et, en dernier lieu, une plénière est convoquée pour voter la levée de l'immunité parlementaire ou non du concerné", expliquent nos sources, tout en précisant qu'une telle procédure peut prendre jusqu'à trois mois. Hier encore, dans la matinée, assurent les mêmes sources, Malik Boudjouher "était toujours en garde à vue". Mehdi Mehenni