Le 56e anniversaire du Congrès de la Soummam a été célébré, hier, dans une ambiance frénétique à Aït Bouhini, aux confins de la commune de Yakouren (Tizi Ouzou). Cependant la particularité de cette commémoration réside dans le vibrant hommage rendu par le collectif d'associations et le comité de ce village au combattant et martyr, El-Mouhoub Melouah. Le village était au rendez-vous avec l'histoire pour ressusciter la vie de l'infirmier des maquis et témoigner de la grandeur de l'homme qui s'est sacrifié pour une Algérie libre et indépendante. "Le martyr nous a réunis aujourd'hui pour s'évaluer et jauger la péniche de l'histoire. Nos martyrs se sont sacrifiés pour que l'Algérie recouvre sa souveraineté et son indépendance. La question est de savoir ce que nous avons fait pour honorer leur mémoire et le rêve pour lequel ils se sont farouchement battus : celui de voir pousser une génération qui respire la liberté, la justice et l'indépendance. Cette célébration n'est pas pour revisiter l'acte structurant de la Révolution et honorer les congressistes de la Soummam, mais surtout pour crier haro sur ceux qui ne cessent de mystifier les acteurs de la guerre de Libération en y ajoutant une dose de plus à sa sacralité", a laissé entendre le président du comité de village, Mohand Mouri, également cadre du RCD. Pour évoquer le vécu et relater l'héroïsme du martyr qui n'a laissé que son nom gravé dans la mémoire de ceux qui l'ont côtoyé, la tribune a été cédée à sa famille, sa sœur, sa femme et ses deux enfants qui ne le connaissent pas. "Que dire d'un père que je ne connais pas". Le message du fils a ému plus d'un. Ses mots résument le mal d'un enfant privé de l'affection paternelle et de l'homme qui, peu avant sa mort, a émis de désir de répercuter son combat contre les milices supplétives de l'armée française et d'inculquer à sa progéniture les principes du nationalisme. RABAH KARECHE