La Commission européenne a refusé de céder aux menaces de l'Italie sur le cas des 170 migrants bloqués depuis maintenant presque une semaine au port de Catane (Sicile) sur le navire Diciotti. "En Europe, les menaces ne servent à rien et ne mènent nulle part", a rétorqué hier Alexander Winterstein, un porte-parole de la Commission européenne, lors d'un point presse quotidien de l'exécutif européen, en réponse à l'ultimatum du vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio sur la répartition de migrants bloqués dans un port sicilien. "Les commentaires peu constructifs n'aident pas et ne nous rapprochent pas d'une solution", a aussi souligné le porte-parole de la Commission européenne, lequel a refusé de commenter directement les menaces de M. Di Maio, préférant répondre par des observations "de nature générale". "Comme nous l'avons expliqué ces derniers jours, la Commission a travaillé et continue de travailler intensivement pour résoudre la situation", a-t-il expliqué. Il a également déclaré : "Donc trouver une solution pour les personnes à bord est notre priorité première, c'est ce sur quoi nous nous concentrons et c'est aussi, pensons-nous, ce sur quoi tout le monde devrait se concentrer". C'est une réponse directe à Luigi Di Maio, qui est aussi le chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), qui avait donné jusqu'à hier vendredi à l'UE pour trouver une solution sur la répartition vers d'autres Etats membres d'environ 170 migrants bloqués à Catane en Sicile. "Nous avons eu l'occasion de voir au cours de ces derniers mois comment fonctionne l'approche modérée envers l'Union européenne et comment fonctionne la ligne dure envers l'Union européenne", a déclaré sur Facebook M. Di Maio. Ila souligné que "sur la ligne dure je veux faire une autre proposition (...). Si l'UE s'obstine dans ce comportement, si demain la réunion de la Commission ne décide rien, il n'en sort rien sur le navire Diciotti et sur la redistribution des migrants, alors moi et tout le M5S nous ne serons plus disposés à donner 20 milliards d'euros à l'Union européenne chaque année". "Jamais un Etat membre n'a refusé de payer sa contribution, obligation inscrite dans les traités de l'UE", a relevé Alexandre Winterstein, le porte-parole de la Commission européenne. Selon les chiffres de cette dernière, l'Italie a contribué en 2016 au budget à hauteur de près de 14 milliards d'euros, et reçu 11,6 milliards au travers de différents programmes européens. En 2017, les fonds reçus par l'Italie se montaient à 10 milliards, car les chiffres évoluent chaque année. Ceci étant, la Commission européenne, qui a réuni hier des hauts fonctionnaires de 12 Etats membres pour évoquer, dans un cadre informel, la question migratoire et les solutions à long terme, a accepté de coordonner les efforts pour trouver une solution à l'accueil de migrants bloqués sur des navires à plusieurs reprises. Elle a insisté sur le fait qu'il revenait aux Etats membres de prendre des engagements. Merzak Tigrine