Contrairement aux rumeurs propagées, notamment via les réseaux sociaux, aucun pays n'a décidé de mesures particulières pour les voyageurs algériens pour cause de choléra. "Nous avons envoyé entre hier et aujourd'hui même, des groupes de touristes en direction de la Tunisie et du Maroc. Ils sont arrivés à bon port sans problème. Ils n'ont subi rien d'autres que les formalités d'usage qui n'ont absolument rien à voir avec le choléra", nous a assuré, hier, Ali Yahi de l'agence de tourisme et de voyages Bicha Voyages, tout autant que Hamza Baba Aïssa de l'agence Gouraya Tours. Il se trouve qu'en ce moment où l'Algérie fait face à l'apparition d'une maladie moyenâgeuse sur son territoire, le manque de communication vient enfler les plus folles rumeurs qui circulent sans interruption. C'est le cas de le dire en apprenant que les Français tout comme nos voisins tunisiens et marocains feraient subir des examens médicaux aux voyageurs en provenance d'Algérie ou leur exiger des certificats de bonne santé avant de leur permettre de passer les frontières. Il n'en est rien, même si certains médias se sont empressés de reprendre l'information sans prendre la peine de la vérifier auprès de la source elle-même. L'ambassade de France à Alger a, d'ailleurs, démenti, hier, l'information par le biais d'un communiqué indiquant que "certaines rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux, relayées par certains médias, font état de mesures qui auraient été mises en place par le ministère français des Solidarités et de la Santé, s'agissant des voyageurs en provenance d'Algérie. Elles évoquent la nécessité pour les voyageurs de présenter un certificat médical de non-contamination par le choléra, en l'absence duquel une visite médicale payante serait obligatoire à l'arrivée dans les aéroports français". Et de préciser : "De ce fait, l'ambassade de France en Algérie tient à démentir ces rumeurs sans fondement et précise qu'aucune mesure de ce type n'a été mise en place par le ministère des Solidarités et de la Santé." Il en est de même pour les Marocains tout comme pour les Tunisiens qui partagent avec l'Algérie des frontières. Mohamed Rebhi, directeur de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement, au ministère de la Santé tunisien s'est d'ailleurs prononcé, hier, sur le sujet en déclarant : "La Tunisie et l'Algérie sont liées par plusieurs facteurs. L'eau qui coule dans les oueds, les visites, le tourisme... tout ceci impose des préparatifs et la mise en place de scénarios. Au niveau des frontières, il y a des programmes spécifiques. Pour ce cas plus spécifique, la mise en application des scénarios est plus rapide que d'habitude." Le responsable tunisien a indiqué sur les ondes d'une radio tunisienne que "les autorités algériennes ont signalé des souches dans quatre communes" et que "pour nous, en Tunisie, il y a un contrôle bactériologique poussé de l'eau". Mohamed Rebhi a évoqué, alors, "la mise sur pied d'une cellule de suivi prête à intervenir sur le champ en cas de doute". Du côté algérien, un médecin spécialiste nous a assuré qu'"il est difficile de voyager dans un état pareil" mais il n'a pas exclu non plus qu'"il était possible d'être en période d'incubation et que la prudence est de mise" partant du principe que cette période est de courte durée. Il explique : "La période d'incubation est rapide, entre quelques heures et quelques jours. Le choléra se manifeste alors brutalement par de violentes diarrhées, des vomissements et des crampes musculaires." Nabila Saidoun