Le scénario est assez bien cousu et beaucoup d'internautes auraient pu tomber dans le panneau, n'était-ce le démenti ferme de l'ambassade de France à Alger. Une folle rumeur a fait le buzz, hier, sur les réseaux sociaux, en relation avec l'épidémie de choléra. Les colporteurs ont bien choisi les cibles et monté un scénario invraisemblable, histoire de faire accroire à une sorte de mise en quarantaine de l'Algérie, en raison justement de l'épidémie. Il est question de prétendues mesures décidées par le ministère français des Solidarités et de la Santé destinées spécifiquement aux voyageurs algériens se rendant en France. La clé dans cette opération d'intox est dans le pays de destination. Les mêmes rumeurs, malheureusement relayées par des médias nationaux, assurent que tout voyageur algérien est soumis à un contrôle strict. La cause de la mesure exceptionnelle est, disent les initiateurs de ladite rumeur, justifiée par les quelques cas déclarés de choléra en Algérie. On exigerait aux usagers algériens des aéroports français un certificat médical de non-infection de la bactérie transmettant le choléra. A défaut, on soumettrait les voyageurs à une visite médicale, à leurs frais. Le scénario est assez bien cousu et beaucoup d'internautes auraient pu tomber dans le panneau, n'était-ce le démenti ferme de l'ambassade de France à Alger. «Certaines rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux, relayées par certains médias, font état de mesures qui auraient été mises en place par le ministère français des Solidarités et de la Santé, s'agissant des voyageurs en provenance d'Algérie», indique un communiqué de la représentation diplomatique française, rendu public, hier. Le document transmis à la rédaction de L'Expression précise que ces rumeurs «évoquent la nécessité pour les voyageurs de présenter un certificat médical de non-contamination par la maladie du choléra, en l'absence duquel une visite médicale payante serait obligatoire à l'arrivée dans les aéroports français». De ce fait, l'ambassade de France en Algérie tient à «démentir ces rumeurs sans fondement et précise qu'aucune mesure de ce type n'a été mise en place par le ministère des Solidarités et de la Santé». Cette mise au point remet les pendules à l'heure et pose, dans le même temps, la question du professionnalisme de beaucoup de médias algériens qui ont plongé la tête la première dans une opération d'intox visant à attenter à la crédibilité de l'Algérie. Il faut dire que parce qu'ils ont repris cette rumeur, ils lui ont involontairement donné le cachet d'une information qui a fait le tour du monde. Beaucoup de médias étrangers l'ont répercutée après les médias nationaux.