L'Opep et ses alliés ont encore réduit en juillet leur production de pétrole au-delà des objectifs de leur accord d'encadrement du marché en vigueur depuis le début 2017, a rapporté, hier, l'agence Reuters citant deux sources proches du comité de suivi de l'accord. Selon les deux sources de Reuters, le taux de conformité avec l'accord a été de 109% contre 120% en juin et 147% en mai. Pour rappel, en juin, l'Opep et les autres pays signataires de l'accord, Russie en tête, s'étaient accordés pour revenir à un respect à 100% de leurs engagements dès le mois de juillet. Les chiffres qu'a livrés hier l'agence, indiquent que certains participants ont nettement augmenté leurs pompages. Début août, la Russie a indiqué avoir augmenté sa production de 150 000 barils/jour en juillet par rapport à juin, soit davantage que ce qu'elle avait promis à la réunion des 22 et 23 juin. L'accord initial prévoyait que Moscou baisse sa production de 300 000 b/j par rapport au niveau de 11,247 millions de b/j atteint en octobre 2016. En parallèle, les cours du pétrole continuent leur hausse. Il faut dire que l'accord a contribué à faire remonter le cours du Brent autour de 76 dollars le baril actuellement contre moins de 30 dollars en 2016. En même temps, les sanctions décrétées par les Etats-Unis à l'encontre de l'Iran inquiètent. La plupart des analystes pensent que ce sont les sanctions iraniennes qui devraient perturber le marché. Les investisseurs craignent justement une baisse de l'offre mondiale à moyen terme. Par ailleurs, cette hausse des prix de l'or noir s'explique également, selon Baker Hugues, "par la baisse du nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis (-9 unités à 860 puits)", ce qui est annonciateur d'une moindre production à venir. En outre, le pétrole a reçu un coup de fouet du marché des changes avec la baisse du dollar. Le comité de suivi de l'accord qui a tenu lundi une conférence téléphonique, doit se réunir le 23 septembre prochain à Alger pour justement discuter des évolutions du marché pétrolier. Une réunion qui risque d'être houleuse quand on sait les tensions existant entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Troisième plus important producteur de l'organisation, l'Iran s'inquiète de la proposition saoudienne d'augmenter sa production pour pallier les conséquences des sanctions américaines contre l'Iran. Et elle compte bien l'exprimer lors de la réunion d'Alger à laquelle elle est invitée. Tout porte à croire que les prochains jours seront marqués par de fortes tensions tant au sein de l'Opep qu'à l'extérieur de l'Organisation. Saïd Smati