Incapable de venir à bout d'un MOB en infériorité numérique pendant près d'une heure, le MCO de Badou Zaki ne convainc toujours pas. Ni en matière de jeu ni en terme de résultats. "Il ne faut pas que vous vous inquiétez, les résultats viendront avec le temps", lancera, en pompier de circonstance, un Badou Zaki qui ne réussit, toutefois, pas à éteindre le feu de critiques qui suivit la décevante prestation de son équipe. "On a juste manqué de chance. Nous avons dominé toute la rencontre, nous avons eu beaucoup d'occasions sans pour autant en concrétiser ne serait-ce que la moitié. Avec un minimum de chance, nous aurions facilement gagné ce match et avec un score lourd qui plus est", tentera-t-il d'expliquer avec, toutefois, un argumentaire dénué de "concret". Car, au risque de démentir le Ballon d'Or africain 1986, "son" Mouloudia n'a jamais vraiment inquiété le gardien du MOB, lequel a passé un début de soirée tranquille. Surtout qu'hormis deux tirs de loin de Feham et de Nadji, le MCO n'a cadré aucune autre tentative, passant la plupart de son temps à vouloir contourner une défense bien regroupée autour de Chakib Mazari. Ceux qui ont assisté à cette rencontre n'ont, d'ailleurs, jamais compris sur quels fondements tactiques se basait le circuit préférentiel — si tant est qu'il existe — des manœuvres offensives oranaises tel que conçu par Badou Zaki. L'entêtement de vouloir passer par les airs, l'incompréhensible titularisation de Toumi, l'inexplicable erreur de confier les clés du jeu à un Feham sur les rotules au lieu d'un Mansouri affûté ainsi que l'empilement de milieux récupérateurs dans l'entrejeu sont, en outre, autant de griefs retenus contre le technicien marocain, coupable aux yeux d'une bonne partie de l'opinion mouloudéenne de ne pas savoir tirer le meilleur d'un effectif assez riche. Des voix internes se sont même élevées pour exhorter le président Baba à "se bouger" pour trouver une "solution juridique fiable" à même de pouvoir "se débarrasser de l'actuel staff technique sans pour autant avoir à dépenser une fortune en matière d'indemnités". À l'optimisme d'un Badou Zaki "convaincu de la qualité du travail accompli et confiant en les possibilités de cette équipe à récupérer les points perdus et à enchaîner les victoires", s'oppose, à vrai dire, un pessimisme contagieux de l'entourage proche du groupe professionnel. La raison : "Il ne sait peut-être pas que le prochain match est un chaud derby, dans la fournaise du 24-Février, chez une USMBA condamnée à se révolter", tancera un habitué du vestiaire. Rachid BELARBI