Face au refus des responsables palestiniens de reprendre les négociations de paix avec Israël sous l'égide des Etats-Unis, la Maison-Blanche multiplie les exactions pour les faire plier. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, qui s'exprimait lors d'une réunion de la "Fondation pour la défense des démocraties", a affirmé que l'administration Trump souhaitait voir l'UNRWA réformée. Cette annonce est un prélude à une autre annonce concernant cette agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens, et qui serait tout simplement la cessation de tout financement américain à l'UNRWA. Selon le site américain "Foreign Policy", le conseiller et gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, ont déjà entériné cette décision au début du mois d'août et attendent le moment opportun pour en faire l'annonce officielle. Pour justifier cette démarche, Nikki Haley reproche à l'Autorité palestinienne de "dénigrer" les Etats-Unis tout en espérant qu'ils poursuivent leur aide financière aux Palestiniens, alors que Mahmoud Abbas a exclu toute médiation américaine des négociations de paix avec les Israéliens après la reconnaissance de Donald Trump d'al-Qods comme capitale d'Israël en décembre dernier, et le transfert de l'ambassade américaine dans la ville sainte. Il est clair que l'administration US, qui a décidé des coupes budgétaires drastiques à l'encontre de l'UNRWA, en réduisant notamment sa contribution à 60 millions de dollars, soit moins de 30% de son financement total en comparaison avec les 360 millions versés en 2017, multiplie les exactions pour faire plier les responsables palestiniens. "Nous serons des donateurs si l'UNRWA réforme ce qu'il doit l'être... S'ils actualisent réellement le nombre de réfugiés à un décompte précis, nous reviendrons alors à un partenariat avec eux", a déclaré Nikki Haley. "Les Palestiniens continuent de dénigrer l'Amérique", et pourtant "ils tendent la main en réclamant l'argent de l'UNRWA", a-t-elle dénoncé. Il n'en demeure pas moins que bien que les coupes dans l'aide américaine menacent à court terme l'avenir des établissements scolaires de l'UNRWA, des dizaines de milliers d'enfants palestiniens ont repris hier le chemin des écoles de l'ONU dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. L'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que les quelque 700 écoles dans lesquelles elle accueille 526 000 élèves en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël, à Gaza, mais aussi au Liban, en Syrie et en Jordanie ouvriraient au cours des prochains jours, malgré la réduction des fonds américains. Etablie en 1949, l'UNRWA apporte son aide à plus de trois millions de Palestiniens enregistrés comme réfugiés dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie. Ces derniers sont les survivants ou descendants des centaines de milliers de Palestiniens chassés ou qui ont fui à la création d'Israël en 1948. Merzak Tigrine