Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la politique américaine a provoqué des remous en Palestine, où l'occupation israélienne bénéficie d'une totale impunité. L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) s'apprête à licencier quelque 1 000 membres de son personnel d'urgence de la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis 2007, après le gel de l'aide américaine à l'organisation internationale, a annoncé un responsable de l'agence. Adel Alep représentant du personnel d'urgence de l'agence onusienne a révélé hier que l'UNRWA avait informé quelque 1 000 membres du personnel d'urgence de la bande de Gaza qu'ils étaient licenciés. L'UNRWA a envoyé "des lettres de résiliation de service à 1 000 employés ce matin, dont 125 sont définitivement licenciés, tandis que les employés restants vont voir leur contrat avec l'UNRWA changé et restent travailler jusqu'à la fin de l'année", a-t-il dit. "Pas moins de 125 personnes sont déjà licenciées dans le cadre de cette décision tandis que les autres continueront de travailler, soit d'une façon permanente ou partiellement en vue du licenciement", a expliqué le responsable dans un communiqué de presse. Adel Alep (Palestinien) a averti de "l'état de chaos" et de graves répercussions ainsi que des conséquences désastreuses et de la colère que la décision va engendrer. Il a également mis en garde contre "l'explosion de la situation dans les prochaines heures si l'UNRWA ne revient pas sur sa décision". Le porte-parole de l'UNRWA Chris Gunness avait avancé dans un communiqué plus tôt hier le chiffre de 270 licenciés. 154 employés palestiniens en Cisjordanie occupée et 113 dans la bande de Gaza qualifiant la décision de "menace existentielle" pour l'agence. L'agence emploie plus de 20 000 personnes au Proche-Orient, en majorité des Palestiniens. L'UNRWA avait averti que le déficit de financement actuel de son agence était "le plus grave de son histoire". L'organisation, qui tente de répondre aux besoins des réfugiés palestiniens dans la région depuis maintenant 70 ans, souffrait d'un déficit de financement de 446 millions de dollars américains, conséquence de la baisse des financements américains. Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mardi une séance ouverte sur la question palestinienne au cours de laquelle le représentant permanent de l'Etat de Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a appelé la communauté internationale à mobiliser les efforts pour assurer le financement de l'UNRWA. L'UNRWA est une agence humanitaire d'aide au développement, destinée aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants. Elle aide actuellement quelque 5,3 millions de personnes en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et à Gaza, permet à plus d'un demi-million d'enfants d'avoir accès à une éducation, et gère 140 cliniques, qui traitent 3,5 millions de patients par an. Plus de 500 000 enfants étudient dans les écoles de l'UNRWA (54% de son budget va à l'éducation) qui fournit aussi des soins et une aide sociale. Malgré des aides supplémentaires venues compenser une baisse de financements américains, l'agence onusienne reste en déficit de plus de 200 millions de dollars pour finir l'année, selon l'ONU. Au début de l'année, les Etats-Unis ont réduit de 250 millions de dollars leur contribution financière à l'agence de l'ONU, réclamant sa réforme et conditionnant une reprise d'aide à un retour des Palestiniens aux négociations avec Israël. R. I./Agences