Donald Trump est passé à l'acte en ordonnant le gel des 125 millions de dollars d'aide fournie jusque-là par les Etats-Unis à l'UNRWA, pour forcer les Palestiniens à reprendre les négociations avec Israël sous l'égide des Etats-Unis. De nombreux médias israéliens ont confirmé hier la décision du président américain de geler l'aide de 125 millions de dollars destinée à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Ce qui n'était qu'une menace est devenu réalité, confirmant ainsi les déclarations de l'ambassadrice US à l'ONU, Nikki Haley. Cette dernière avait affirmé mardi dernier que l'administration Trump avait l'intention de mettre fin au financement de l'UNRWA jusqu'à ce que l'Autorité palestinienne "retourne à la table des négociations avec Israël". "Il (Trump) ne veut pas accorder de financement supplémentaire jusqu'à ce que les Palestiniens acceptent de revenir à la table des négociations, et ce que nous avons vu après la résolution (sur Jérusalem) n'a pas amélioré la situation", avait-elle déclaré. Les Etats-Unis versent aux Palestiniens "des centaines de millions de dollars par an et ne reçoivent aucune marque de respect. Ils ne veulent même pas négocier un traité de paix attendu depuis longtemps avec Israël", avait écrit Donald Trump sur Twitter. Cependant, il semblerait que le Premier ministre israélien n'aurait pas approuvé la décision américaine et aurait même demandé à l'administration Trump de ne pas réduire l'aide financière palestinienne destinée à l'UNRWA. À en croire les médias israéliens, Benyamin Netanyahou veut éviter une crise humanitaire ainsi qu'une nouvelle situation d'instabilité dans la bande de Ghaza. Ceci étant, un responsable du département d'Etat américain a démenti vendredi cette information de gel de l'aide US. "Le fait qu'ils n'aient pas obtenu l'argent qu'ils attendaient le 1er ne signifie pas que (l'aide) ait été suspendue ou annulée. Les délibérations se poursuivent et nous avons jusqu'à la mi-janvier pour prendre une décision définitive", a-t-il déclaré au journal israélien The Times of Israël. Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit là d'une manière de faire pression sur le président palestinien afin qu'il reprenne les négociations avec Israël dans le cadre du plan de paix américain. Apparemment, les Etats-Unis vont attendre jusqu'au 15 janvier pour voir si Mahmoud Abbas, qui avait affirmé qu'il n'accepterait plus aucun plan de paix américain, après la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem en tant que capitale d'Israël, va revenir à de meilleurs sentiments ou non pour annoncer leur décision finale. Rappelons que l'UNRWA est la plus grande agence des Nations unies, avec un personnel de plus de 25 000 personnes, dont 99% sont des réfugiés palestiniens recrutés localement et œuvrant comme enseignants, médecins ou travailleurs sociaux. Les fonds annuels qui lui sont alloués sont de l'ordre de plusieurs centaines de millions de dollars (USD), dont la majorité provient de pays donateurs. Une petite partie des fonds vient directement des Nations unies. Merzak Tigrine