Après une trêve de quelques semaines, les auditions dans l'affaire "Kamel El-Boucher" vont reprendre. Le juge d'instruction du pôle spécialisé du tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, a convoqué de nouveaux suspects dans ce dossier. Il s'agit, pour certains d'entre eux, de personnalités publiques et de leurs proches. Ainsi, selon des sources concordantes, le fils du général-major Abdelghani Hamel, ancien directeur général de la Sûreté nationale, va être auditionné ce jeudi par le juge du pôle spécialisé du tribunal Abane-Ramdane. Amar Hamel est notamment soupçonné d'avoir des liens avec Kamel Chikhi, alias "El-Boucher". Le fils de l'ancien DGSN dispose, en effet, d'un port sec à Oran. C'est entre autres par le biais de cette structure que Kamel Chikhi dédouanait ses marchandises. Le juge veut donc savoir si Hamel était au courant de toutes les marchandises importées par Kamel "El-Boucher". Les soupçons qui pèsent sur le jeune homme d'affaires, qui possède plusieurs autres entreprises, notamment à Oran, sont confortés par la sortie médiatique de son père. Le jour de son limogeage, Abdelghani Hamel avait en effet indiqué "détenir" des dossiers sur l'affaire de la cocaïne. Une déclaration perçue comme étant un avertissement à d'autres parties du pouvoir qui voulaient l'impliquer dans l'affaire de la cocaïne saisie à Oran. "Celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre", avait-il indiqué quelques heures avant qu'un communiqué de la présidence de la République n'annonce son remplacement par le colonel Mustapha El-Habiri. En plus d'Amar Hamel, des sources médiatiques indiquent que d'autres hauts responsables, ainsi que des proches de responsables encore en poste, vont être auditionnés dans les prochains jours. Des personnalités qui avaient l'habitude de se rendre dans les bureaux de Kamel Chikhi ainsi que des journalistes qui ont travaillé sur l'affaire de la cocaïne vont être auditionnés. Certains vont se présenter devant le juge comme des suspects. D'autres vont être entendus comme de simples témoins. Pour l'instant, seules six personnes ont été mises en détention dans l'affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne au port d'Oran le 29 mai dernier. Il s'agit du principal accusé, Kamel Chikhi, de deux de ses frères, deux associés et le fils de l'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. L'affaire n'étant pas encore bouclée, il faut s'attendre à de nouvelles convocations et probablement des incarcérations. Comme l'affaire "Chikhi" ne se limite pas uniquement à l'importation de la cocaïne, les juges d'instruction ont ouvert deux autres enquêtes liées aux activités "immobilières" de l'homme d'affaires Kamel Chikhi. Il s'agit d'un total de 12 personnes, dont deus magistrats et des responsables de différentes administrations relevant essentiellement de communes de la wilaya d'Alger où les promotions immobilières de Chikhi et ses associés poussaient comme des champignons. Si la justice suit son cours, de gros poissons risquent d'être impliqués. Ali Boukhlef