Le ministre des Transports et des Travaux publics a annoncé la révision prochaine du décret portant organisation, sécurité et police de la circulation routière. L'Algérie est loin de gagner le pari de mettre fin à l'hécatombe routière. Hier, le ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, a reconnu que la baisse du nombre de morts de 8% et du nombre de blessés de 17% ne signifie nullement que les acteurs intervenant dans la prévention et la sécurité routières devaient baisser la vigilance. "La baisse du nombre de morts et de blessés ne doit pas être un artifice pour baisser les bras. Au contraire, cet acquis doit interpeller chacun de nous pour contribuer à réduire notamment le nombre de décès", a déclaré M. Zaâlane lors de la journée nationale de sensibilisation aux accidents de la circulation, qui s'est déroulée au Karting Evasion Bordj El-Kiffan. Cette rencontre, organisée par NBS-Consulting et parrainée par le ministère des Transports, a été également une opportunité pour M. Zaâlane d'annoncer la révision prochaine du décret portant organisation, sécurité et police de la ciculation routière. "Les pouvoirs publics travaillent sur deux axes majeurs. Le premier est relatif à la prévention et à la sensibilisation pour juguler les sinistres sur nos routes. Le second porte sur la répression des réfractaires au code de la route. Devant la situation qui prévaut actuellement, nous avons décidé de réviser l'aspect relatif aux amendes. Nous travaillons actuellement sur la hausse des prix des amendes et la qualification des délits routiers", a annoncé M. Zaâlane, affirmant que l'instauration de la délégation nationale à la sécurité routière et d'un comité interministériel ont contribué à cerner toutes les problématiques liées aux accidents de la route. En présence des représentants de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales, mais aussi de la Protection civile et de plusieurs associations, le ministre a également annoncé que les textes d'application relatifs à la loi pour la mise en œuvre des ponts-balances pour la pesée de la marchandise et la lutte contre la surcharge verront bientôt le jour. "Les textes sont en cours de finalisation au niveau de notre ministère. Cette mesure permettra aux chauffeurs des poids lourds de peser leurs marchandises à la sortie des usines et des zones d'activité, comme elle permettra aux gendarmes de peser les marchandises au niveau des pelotons de sécurité installés sur l'autoroute Est-Ouest. Ainsi, les conducteurs réfractaires seront sévèrement verbalisés car ils continuent à détériorer les autoroutes et à causer des accidents mortels", a révélé encore M. Zaâlane. En outre, les organisateurs ont estimé que cet évènement, qui coïncide par ailleurs avec la rentrée scolaire, a été une opportunité pour cibler la société civile et les services de sécurité pour revoir à la hausse le niveau de vigilance afin de lutter contre les accidents de la circulation devant les établissements scolaires. Chaque année, plus de 2 000 enfants, dont des élèves des cycles primaires et moyens, sont victimes des sinistres routiers. "La date du premier septembre n'est pas choisie par hasard, car la rentrée sociale conduit des millions de concitoyens à une utilisation massive et régulière des routes. Les enfants des établissements scolaires ne sont pas à l'abri de certains chauffards qui émergent essentiellement par le non-respect des limitations de vitesse", a déclaré Nadim Allab, le manager de NSB-Manager. Du reste, pour impliquer la presse nationale dans cette campagne nationale, les organisateurs ont aménagé un circuit intitulé Média-Kart sous le slogan "bien conduire et bien se conduire". Pour les organisateurs, cette participation symbolique des médias constitue un atout majeur dans une stratégie d'influence éducative ciblée car l'évolution des moyens médiatiques, notamment les réseaux sociaux. "Le journaliste est un acteur majeur dans la sensibilisation, et incontestablement, leader d'opinion porteur des valeurs du civisme routier. La presse parle souvent de ce fléau, mais une diversification des moyens de sensibilisation conduit à de meilleurs résultats qu'un simple constat alarmant", dira M. Allab. FARID BELGACEM