L'année dernière déjà, 250 enfants ont été difficilement inscrits. Mais le nombre des enfants qui galèrent chaque année à cause de l'épineux problème d'état civil s'élève à plus de 6 000. Près d'une centaine d'enfants, âgés entre 6 et 8 ans, sont privés d'école à Tamanrasset. Le recensement, réalisé bénévolement par l'activiste Moussa Wankila, concerne uniquement le chef-lieu de la commune de Tamanrasset. C'est dire que le nombre risque de se multiplier si l'on compte les enfants des localités environnantes ou encore ceux issus des familles nomades et qui ne figurent pas sur le fichier de l'état civil. Selon Moussa, une liste de plus de 80 enfants, nés entre 2010 et 2012, a été remise à la directrice de l'éducation pour prendre les mesures adéquates à leur prise en charge. Une instruction a été ainsi donnée aux directeurs d'écoles primaires pour régulariser la situation administrative de ces enfants qui doivent bénéficier de l'enseignement obligatoire et, du coup, les épargner des fléaux sociaux qui se banalisent de plus en plus dans cette région promise à mille et un maux. Le geste de Moussa, qui activait sous la férule de la Ligue nationale des droits de l'homme avant que l'agrément ne lui soit retiré pour avoir dénoncé la séquestration d'un jeune Algérien sur le sol libyen, donne matière à réflexion aux autorités qui doivent se pencher sérieusement sur la question des omis de l'état civil et la maltraitance des chérubins qui n'est qu'un secret de polichinelle. Selon notre source, 250 enfants ont été difficilement inscrits l'année dernière grâce à l'intervention du commandant de la 6e Région militaire. "Son aide précieuse nous a permis de doter une école primaire en surcharge d'effectifs de deux classes ambulantes. Le nombre des enfants qui galèrent chaque année à cause de l'épineux problème d'état civil s'élève à plus de 6 000. Certains d'entre eux finissent par quitter les bancs de l'école à la fin du cycle primaire pour aider leurs parents et surtout pour leur éviter les péripéties burlesques des bureaucrates de l'administration locale", se lamente Moussa en lançant un SOS à l'adresse du wali pour sauver "toute une génération de l'ignorance et de l'insouciance des responsables d'un secteur en déperdition constante". Pour de plus amples informations sur le dossier, nous avons essayé de joindre la directrice de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset, en vain. Moussa Wankila a tenu à signaler que "le problème ne se pose pas au niveau de la DE, mais dans les écoles qui refusent d'appliquer les instructions de la hiérarchie en prétextant la surcharge des classes et le manque d'effectif d'encadrement". Pourtant, 135 nouveaux enseignants (106 de langue arabe et 29 de français) ont été embauchés au titre de l'exercice 2018. Le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, a même assuré hier, lors de la cérémonie officielle du lancement de l'année scolaire 2018-2019, que le problème d'effectif ne se pose plus au niveau du primaire, notamment concernant le personnel d'entretien, de maintenance et de réfectoire. "La wilaya a bénéficié de 787 agents dans le cadre du dispositif de contrat d'insertion professionnelle et plus de 2000 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion sociale. Les besoins signalés par les APC seront largement couverts cette année. Les repas froids ne seront plus acceptés dans ces établissements scolaires", a indiqué le chef de l'exécutif en faisant part de la coquette somme de 290 millions destinée à la réhabilitation de 59 écoles primaires et de 2 lycées. Il faut noter qu'au titre de l'année scolaire 2018-2019, plus de 62 000 élèves des trois paliers d'enseignement ont regagné l'école à Tamanrasset. Deux écoles du chef-lieu de wilaya sont dotées de panneaux solaires en attendant la généralisation de cette opération à d'autres établissements afin de réduire leurs factures d'électricité. RABAH KARÈCHE