Des commissions d'inspection sillonnent la wilaya pour vérifier la situation du personnel. Même les petits commerces et activités de quartiers n'échappent pas à ce contrôle. Une guerre sans merci est menée ces derniers jours par les services de la direction du travail de la wilaya de Aïn Témouchent contre les commerçants et les opérateurs privés qui emploient un personnel non déclaré. En effet, plusieurs brigades ont été constituées. Composées d'inspecteurs et de contrôleurs du travail, ces dernières, qui active par secteur, sillonnent les plus importantes villes de la wilaya et même les petites communes dans le cadre de la lutte contre le travail au noir. Ainsi, en dehors des missions de routine menées par les inspections du Travail qui existent au niveau de chaque chef-lieu de daïra et qui n'interviennent généralement qu'à la suite d'un conflit opposant l'employeur à son employé, ces brigades ont multiplié des tournées d'inspection inopinées et sporadiques au niveau des communes de Aïn Témouchent, Beni Saf, Hammam Bou-Hadjar, El-Amria, El-Malah, etc., où plusieurs infractions à la réglementation ont été constatées. Même les petits commerces qui assurent une prestation de services, comme les coiffeurs, les vulcanisateurs, etc, et dont le nombre de postes d'emploi ne dépasse guère les deux ou trois employés, sont passés à la trappe. La quasi-totalité, sinon l'ensemble des employeurs, ignorent ou font fi d'ignorer l'obligation de la tenue de registre et autres documents paraphés par le tribunal de la circonscription ainsi que l'établissement des fiches de paie qui seront remises à l'employé lors de chaque versement du traitement mensuel. Il va sans dire que l'employé, s'il est déclaré au niveau de l'inspection des impôts ne l'est pas au niveau de l'agence Cnas et ce, pour la simple raison, selon un inspecteur du Travail, que l'employeur veut tout simplement éviter le versement des cotisations d'assurance qui s'étalent sur une année calculées sur le SNMG surtout pour ceux qui emploient trois ou quatre salariés et dont le chiffre d'affaires demeure relativement faible, à l'exemple de certains cafetiers ou gargotiers. Aussi, l'un des objectifs de la direction du travail tend vers la lutte contre l'emploi des mineurs qui est interdit par la réglementation alors que sur le plan des salaires, nous dira notre interlocuteur, souvent des employés par peur d'être remerciés refusent de collaborer avec les éléments de la brigade. Il se contente, dans ce cas-là, de son petit salaire qui est loin du SNMG que risquer sa place. C'est pourquoi l'opération coup-de-poing menée par la direction du travail s'inscrit dans la politique de transparence pour d'un côté protéger l'employé et de l'autre permettre à la Cnas de mettre à jour son fichier des assurés et donc de diminuer son manque à gagner. “C'est un travail de longue haleine qui n'est nullement temporaire ; ceci obligera les employeurs à se mettre en conformité avec la réglementation sur le travail. Avec la tenue d'une documentation (registres, fiches de paie, etc.) le risque du travail au noir sera réduit à sa plus simple expression”, nous dira un inspecteur du Travail. A. ABDERREZAK