Tout en soulignant les avancées enregistrées sur la question de tamazight, le président du HCA considère que le chantier est encore ouvert. Aussi inscrit-il sa démarche loin de tout débat ou manipulation politiques, préférant laisser, comme la question de la transcription de la langue, la mission aux spécialistes. El-Hachemi Assad, le président du Haut-commissariat à l'amazighité (HCA), était l'invité, hier, du quotidien El-Djoumhouria pour évoquer la prochaine tenue du colloque sur "Le royaume des Massaessyles : Syphax et la rencontre de Siga 206 av.J.-C.". Cet évènement important, tant sur le plan intellectuel que de la recherche scientifique, vient souligner la démarche du HCA pour, entre autres, réhabiliter l'histoire de la civilisation de la Numidie en Algérie, une période anté-arabe. Une démarche qu'assume le président du HCA, qui l'évoque tout en mettant les formes, sachant que l'écriture officielle de l'histoire a occulté tous les aspects de la fondation de l'Algérie avant la présence arabe. D'ailleurs, lors du point de presse, M. Assad se félicitera de la présence, dans les manuels scolaires de l'éducation nationale, depuis l'année dernière, et pour la première fois, d'un chapitre consacré à Massinissa. Il estimera que cela était encore trop peu par rapport à ce qui avait été convenu avec le département de Benghabrit, soulignant l'importance pour les jeunes de connaître cette histoire et d'avoir aussi connaissance de ce référent. Par ailleurs, le président du HCA tiendra à dire qu'il importe d'éviter les manipulations politiques et les polémiques idéologiques quand il faut débattre et aborder les questions de la généralisation de tamazight, sa place dans le pays ou encore lorsqu'il sera décidé par l'Académie de retenir une transcription pour la langue. À ce propos, il souligne les actions et les avancées obtenues, grâce au chef de l'Etat, précise-t-il, pour ce qui est de la reconnaissance de tamazight comme langue officielle, affirmant qu'elle est désormais enseignée dans toutes les wilayas. Et de citer dans la foulée les autres avancées enregistrées, à l'image de la reconnaissance d'Ennayer comme fête officielle nationale, la tenue de nombre de colloques et rencontres organisés par le HCA, des publications… Mais pour aboutir à la concrétisation de tous les chantiers du HCA, son président insistera à dire que cela ne pouvait se faire que dans la concertation et la participation de tous, notamment les acteurs sur le terrain, les universitaires, y compris dans le milieu de la presse pour ce qui est de la sensibilisation autour de la question de la langue amazighe et de sa généralisation. Pour ce qui est du colloque qui se tiendra les 22, 23 et 24 septembre à Aïn Témouchent, il regroupera un panel conséquent d'historiens, d'archéologues et autres universitaires venant de plusieurs pays ; 28 communications ont été retenues sur un total de 95 transmises au comité scientifique du colloque organisé par le HCA en collaboration avec d'autres institutions, comme le centre national de recherche en archéologie ou encore le centre universitaire Belhadj-Bouchaïb de Aïn Témouchent. Les axes proposés pour ce rendez-vous porteront sur "Introduction au royaume des Massaessyles", "La diplomatie et les alliances", "Autour de la conférence de Siga", ou encore "Le patrimoine matériel et immatériel comme source de la connaissance de l'histoire". À noter que le président du HCA a profité de sa présence à Oran pour rendre un hommage appuyé à feu Abdellah Hamane qui vient de décéder. Une perte pour l'Algérie et la cause de tamazight et qui fut un homme de lettres émérite en plus d'être un combattant de la cause nationale, soulignera l'orateur. D. Loukil